Comme cela est enseigné dans
le Traité talmudique Ména’hot,
p.43/b, et consigné
dans le Choul’han Aroukh (Ora’h
‘Haïm, 46, 3), c’est à partir du verset
: « Et maintenant, Israël, ce que
D.ieu (Ma haChem), ton D.ieu, te
demande uniquement… » (Devarim,
10, 12) que l’on apprend que « tout
homme a l’obligation de prononcer
au moins 100 bénédictions par
jour ».

En effet, au sujet de l’expression qui
figure dans le verset : « Parole de
David, fils de Ichaï, parole de l’homme
haut placé pour l’élu (Houkam
al Machia’h) du D.ieu de Yaacov… »
(Chmouel 2 ; 23, 1), on trouve écrit
dans le Midrach Tan’houma (paracha
Kora’h, 12) que le terme « al » a
pour valeur numérique 100. Et ce, en
contrepartie des 100 bénédictions
que le roi David institua de prononcer
chaque jour afin de contrecarrer
l’épidémie qui sévissait alors en son
temps, et qui causait la mort de 100
personnes chaque jour. Car, explique
le Midrach, dans ce verset que
l’on trouve dans la paracha de la semaine
: « Et maintenant, Israël, ce
que D.ieu (Ma haChem), ton D.ieu,
te demande uniquement… » (Devarim,
10, 12), il ne faut pas lire « Ma
haChem », mais bien : « Méa Chem »
– 100, c’est-à-dire 100 bénédictions
!

Par ailleurs, de même qu’il fait mention
sur ce même verset de plusieurs
autres allusions au nombre 100, le
rav Yaacov ben Acher, l’auteur du
fameux « Baal haTourim », écrit au
sujet de cet autre verset : « Vous
qui êtes restés attachés [litt. : collés
– Devékim] à D.ieu, votre D.ieu,
vous êtes tous vivants aujourd’hui »
(Devarim, 4, 4) que « les couronnes
qui se trouvent sur la lettre ‘Kouf’
du mot Devékim sont une allusion
aux 100 bénédictions qu’il convient
de prononcer chaque jour ».
Ainsi, commentant cet enseignement
dans son livre « Tiférèt Torah
» (paracha Ekèv), le rav Chimchon
David Pinkous zatsal souligne
que l’essence de la création de l’être
humain n’est autre que de se rapprocher
et de s’attacher au Saint
béni soit-Il. De plus, ajoute-t-il il
convient de rappeler que le don de
la Torah au peuple juif est comparé
à des fiançailles, une alliance
d’amour. Or, de même qu’à l’intérieur
de toute maisonnée, la paix du
ménage entre mari et femme repose
essentiellement sur une communication
réussie, tant il est vrai que
toute joie authentique n’est rendue
possible qu’au travers d’échanges
amicaux, comme un « bonjour ! »
enjoué, un « merci ! » reconnaissant
– au point où le rav Poultorak zatsal
aimait à rappeler, non sans humour,
que tout le « Chalom Baït » se
résume en définitive à l’expression
« passe-moi le sel »… –, de même
pour ainsi dire, le Saint béni soit-Il
s’exprime en ces termes au peuple
d’Israël : « ce que D.ieu te demande
uniquement… », c’est que tu lui parles
correctement, en toute occasion
et à chaque instant…

Et tel semble être le sens de l’institution
des 100 bénédictions. Elles
constituent le moyen quotidien par
lequel il nous est donné de nous
lier au Tout-Puissant tout au long
de notre vie. D’où le verset précité
: « Vous qui êtes restés attachés
à D.ieu, votre D.ieu, vous êtes tous
vivants aujourd’hui » (Devarim, 4,
4). Prendre garde à la manière dont
nous prononçons les bénédictions
tout au long de la journée devrait
donc nous rapprocher de D.ieu qui,
comme ce fut le cas lors du décret
du roi David qui mit fin à la détresse
d’Israël, nous ouvrira le réservoir
de toutes les bénédictions !

Yehuda Rück


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