Un « miracle »… Et une « catastrophe » ! En s’effondrant à 17 h 40, le jeudi19 avril dernier, le toit de la synagogue de Sainte-Genevièvedes- Bois (Essonne) a probablement évité qu’un drame ne se produise, aucune victime n’étant à déplorer.
À cette heure, le bâtiment était en effet encore vide, alors que deux heures plus tard, il aurait dû faire
le plein de fidèles en ce septième jour de Pessa’h. « Je n’ose imaginer ce qui serait arrivé si la toiture était tombée sur nous pendant l’office », souffle David Hazan, l’un des responsables de la synagogue. Mais pour cette petite communauté,c’est une vraie catastrophe, puisque la voilà désormais privée pour longtemps d’un lieu de culte, dont il lui reste encore quelque 80 000 euros de crédit à rembourser. Construit il y a quinze ans grâce aux donations des membres de la communauté, complétées par un emprunt, ce bâtiment de 150 m² est désormais inutilisable.
C’est la charpente qui s’est écroulée, entraînant dans sa chute l’ensemble du toit. Dans les heures qui
ont suivi l’accident, les pompiers ont pu sauver les deux Sifré Torah se trouvant à l’intérieur. Quant au maire de la commune, Olivier Leonhard, il a mis à la disposition
de la communauté juive une salle municipale.
« C’est là que nous avons célébré les offices de Pessa’h et que nous prions désormais. Mais cela ne peut-être qu’une solution provisoire, explique David Hazan.Rétrospectivement nous avons eu très peur ! Surtout, nous sommes dans
une situation difficile, car nous pourrons difficilement reconstruire une nouvelle synagogue ». En attendant de trouver une solution de relogement, la communauté juive de Sainte-Geneviève est donc suspendue aux décisions des
experts. Jeudi dernier, l’un d’entre eux a effectué une première visite dans le bâtiment effondré. Selon les premiers éléments de l’enquête, il semblerait que la catastrophe – d’origine accidentelle – soit due à un affaissement de terrain. La synagogue, tout comme quelques autres maisons du quartier, est en effet construite sur une ancienne zone marécageuse traversée par plusieurs ruisseaux souterrains.
Des fissures, symptômes d’une fragilité du sol, sont ainsi apparues sur plusieurs bâtiments : « Ces lézardes sur les murs, nous les avions remarquées dès la livraison de la synagogue », confirme David Hazan. Mais quand la communauté a voulu se retourner vers le constructeur, ce dernier avait fait faillite. « Maintenant, espèret- il, nous devons faire appel à la solidarité de toute la communauté juive de France pour nous aider à trouver une solution ».Par Serge Golan,en partenariat avec hamodia.fr