Le président turc manifeste une nouvelle fois son animosité à l’encontre d’Israël, estimant qu’il a une part de responsabilité dans la crise en Egypte.  Quelles sont ses sources ? Des déclarations du philosophe juif français Bernard Henri Lévy … 

Cela fait des mois qu’Israël fait des efforts pour normaliser ses relations avec la Turquie. Netanyahou a même cédé, il y a quelques mois, aux pressions du président américain Obama et présenté ses excuses au nom de son gouvernement pour les graves incidents du Mavi Marmara, survenus en mai 2010, au cours desquels neuf turcs avaient été tués par Tsahal.

Pourtant, dans ces affrontements sur le bateau turc rempli de militants pro-palestiniens prêts à briser le blocus de Gaza, les soldats israéliens avaient agi en état de légitime défense.

Malgré les gestes conciliants d’Israël, Erdogan se montre toujours très hostile. Opposé depuis le début à la révolution militaire dans le pays, il a franchi cette fois un nouveau pas en prétendant, devant des militants de son parti, qu’Israël avait sa part de responsabilité dans la destitution de l’ancien président Morsi, membre du mouvement des Frères musulmans.  

Il a en effet déclaré : « Que peut-on dire sur l’Egypte ? Que la démocratie ne se trouve pas dans les urnes. Qui est à l’origine de cela ? Israël. Nous avons des preuves ».

Comment en est-il arrivé à ces conclusions ? En se référant à des déclarations faites en juin 2011 par … le philosophe juif français Bernard Henri Lévy ! Ce dernier, on s'en doute, n'est pas le porte-parole du gouvernement israélien et a juste émis une opinion sur la situation. 

Selon Erdogan, Lévy aurait dit que « même s’ils gagnaient les élections, les Frères musulmans ne seraient pas au pouvoir étant donné que la démocratie ne se trouvait pas dans les urnes ». 

Il faisait allusion à une rencontre qui a eu lieu à l’université de Tel Aviv, en présence de la ministre Tsippi Livni. Evoquant la situation tendue en Egypte, Bernard Henri Lévy avait déclaré que « la démocratie ne s’exprimait pas seulement dans les élections et véhiculait aussi des valeurs ». Il avait également estimé que « le nouveau climat qui régnait en Egypte ne serait pas favorable aux frères musulmans ».  

La Maison Blanche a dénoncé avec vigueur les propos d’Erdogan. Son porte-parole a qualifié ses accusations de « blessantes, erronées et dénuées de tout fondement ».