De nouvelles directives du service israélien des impôts enjoint rabbins, cabalistes et autres mohalim à déclarer les sommes qu’ils touchent pour les services religieux qu’ils fournissent. Bénédictions et amulettes comprises.

Après de longues consultations et visites « sur le terrain », la direction israélienne des impôts, vient de publier de nouvelles règles concernant l’imposition de tous ceux dont l’activité s’exerce dans le domaine religieux. Le principe en est d’ailleurs assez simple : quiconque reçoit de l’argent en échange d’un « service » rendu doit déclarer cette somme aux impôts.

Bien entendu, cette règlementation ne vise pas les salaires officiels des rabbins, chantres, dayanim et autres qui sont normalement déclarés, mais a pour but de taxer tout le reste. A savoir, par exemple, l’argent versé de la main à la main à un mohel lors d’une circoncision (le « salaire » recommandé par le Rabbinat en la matière se monte à 1.000 shekels), à un rabbin qui officie comme sendak ou à un « cabaliste » qui donne une bénédiction. Sont aussi visés les paiements en nature comme le financement de voyages à l’étranger. A noter, au passage, que le fait de recevoir de l’argent sans lien avec un service rendu ne rentre pas dans la catégorie des revenus imposables.

Séance chez le psychologue
« Nombre de ceux qui offrent des services religieux ont une réputation pour leur expertise en la matière ou pour la spécialisation des services qu’ils proposent, peut-on lire dans le document des Impôts. En fait, ils sont souvent considérés comme ayant des qualités spéciales qui attirent le grand public vers eux… Si tel est le cas, rabbins, cabalistes, mohels, etc., devraient être taxés comme toutes les autres entreprises ». Avec tout ce que cela sous-entend : une déclaration officielle de leur activité, un état de leurs biens et une comptabilité digne de ce nom.

Si cela peut sembler étrange à première vue, un fonctionnaire des impôts a expliqué sur une radio que certaines consultations rabbiniques s’apparentaient à des séances chez un psychologue. Et que si ce dernier payait des impôts, il n’y avait aucune raison qu’il n’en soit pas de même pour tous ceux qui se font rémunérer pour améliorer la situation de ceux qui viennent les consulter, leur demander une bénédiction ou même une amulette.

Notons, pour terminer, que les sommes dégagées par tous ces services religieux rendus avoisineraient, selon un rapport récent du Contrôleur de l’Etat, les dizaines de millions de dollars non déclarés. Millions que les Impôts voudraient bien taxer. 

Catherine Garson pour Actuj