C’est un spectacle dont on ne se lasse jamais : des rescapés de la Shoah qui décident de fêter leur Bar Mitsvah ou leur Bat Mitsvah.

Ils étaient douze cette fois, cinq hommes et sept femmes, à se réunir à Haïfa pour marquer cet événement avec … un peu de retard.  Les hommes ont mis les téfillines et revêtu leur châle de prière et l’assistance a lancé des bonbons. 

L’un d’entre eux a déclaré : « A l’âge de 13 ans, j’étais à Auschwitz et personne n’envisageait alors de célébrer l’événement ».

Un autre témoignage bouleversant a été recueilli pendant cette cérémonie, celui de Mordehai et Esther Liber. Ils se sont rencontrés dans un orphelinat à Lublin, en Pologne, juste après la guerre.

Mordehaï a raconté : « A l’âge de 9 ans, j’étais déjà seul au monde, nous avons été privés de notre enfance. Cette fête m’émeut particulièrement parce que je n’ai pas pu célébrer ma Bar Mitsvah à temps, n’ayant plus de parents ».

Son récit est terriblement poignant : « Avant le massacre de toute ma famille, ma mère s’est agenouillée près de moi et m’a dit en Yiddish : ‘Motke, cours dans la forêt et raconte à tout le monde ce qui s’est passé ici’ ».

L’événement était organisé par l’association « Yad Ezer Lah’aver, qui apporte son aide aux rescapés de la Shoah. L’un des responsables, Shimon Sabag, a déclaré qu’il était particulièrement ému de voir ces personnes du troisième âge fêter leur bar mitsvah et demander aussi au Rav de rappeler le souvenir de ceux qui n’ont pas eu comme eux la chance de survivre à la tourmente.