Carmen Weinstein était une femme courageuse. C’est ce que dit son entourage après son décès, à l’âge de 82 ans, à son domicile. Elle a été enterrée dans le cimetière de Bassatine, au Caire.

Les Juifs égyptiens, qui sont aujourd’hui moins d’une centaine, avaient à leur tête une femme énergique, Carmen Weinstein. Celle-ci œuvrait inlassablement, depuis des années, pour la sauvegarde du cimetière juif et des synagogues, derniers vestiges d’une vie religieuse et artistique florissante qui s’est arrêtée lorsque les Juifs ont dû partir, lors des guerres de 1948 et 1956 entre l’Egypte et Israël.
 
Elle voulait en outre qu’on se souvienne que les Juifs avaient occupé un jour des fonctions importantes dans le pays, contribuant à son essor économique, culturel et politique.
 
L’amie juive de la défunte, Magda Haroun, a raconté que Carmen Weinstein avait hérité de l’imprimerie de son père, au Caire, et y avait travaillé pendant près de 50 ans. « C’était une amie de mes parents, a ajouté Mme Haroun. Je me souviens d’une femme distinguée, d’un grand courage, qui s’est battue pour la sauvegarde du patrimoine juif ».
 
En tant que présidente de la communauté, Carmen Weinstein avait obtenu notamment des autorités locales la rénovation de quatre synagogues sur les quinze qui se trouvent au Caire.
 
Dans sa dernière lettre adressée à la communauté, Carmen Weinstein parlait du Seder organisé au mois de mars dans la grande synagogue du Caire. Une cinquantaine de personnes y avaient participé, pour la plupart des diplomates.