VAYETSE : La parabole de la semaine

Lavan se mit à la poursuite de Yaacov qui l’avait quitté sans le prévenir. Après avoir cherché en vain ses idoles disparues dans les bagages de Yaacov, ce dernier émit de fortes plaintes contre Lavan en lui disant entre autres : « Une bête mise en pièces, je ne te l’ai point rapportée. C’est moi qui en souffrais le dommage (…) », (Béréchit 31, 39).

Faits et contrefaits

Dans son commentaire de la paracha « Vayésté », le rav Chimchon Raphaël Hirsch (1808-1888) écrit : « Lors du renouvellement de l’histoire humaine à la suite du déluge, Noa’h avait vu prophétiquement qu’il serait donné à la culture de Yafèt de gagner les hommes à la notion du beau… Mais il avait vu également qu’il était réservé à Chem, et à Chem uniquement, de ‘bâtir des tentes dans lesquelles l’Eternel réside’. C’est avec Yaacov que cette vision se concrétisera…

La prière d’Israël


Avec la paracha Vayétsé, se
termine le cycle des trois
fois où la prière des Patriarches fut mentionnée dans la Tord
rah ; comme il est dit : « Avraham
se leva au petit matin vers le lieu
où il se tenait face à D.ieu » (Bérd
réchit 19, 27) – en contrepartie de
la Tefilat Cha’harit ; « Its’hak sortit
au crépuscule pour méditer dans
les champs » (Béréchit 24, 63) – en
contrepartie de Min’ha ; « Yaacov
atteignit le lieu et il y passa la nuit,
parce que le soleil s’était couché »
(Béréchit 28, 11) – en contrepartie
de la prière d’Arvit.

Pourtant, dans le Traité talmudique Brakhot, 26b, les Sages sont
en discussion sur la question de
savoir à quoi correspond l’institution des trois prières quotidiennes : ont-elles été instituées, comme le pense Rabbi Yossi béRabbi
‘Hanina, en référence aux prières
des Patriarches (Avot Tiknou) ; ou
bien correspondent-elles, comme
le soutient Rabbi Yéhochoua ben
Lévy, à l’offrande quotidienne
apportée au Temple matin et soir
(Korban Tamid) ? Or, bien que la
Guémara conclue que les Sages de
la Grande Assemblée ont calqué
les trois prières journalières sur les
sacrifices (ce qui implique en particulier qu’elles soient soumises à
des règles similaires, en particulier le fait que le fidèle doive prier à
une place fixe et éviter toute pensée étrangère – Choul’han Aroukh,
Ora’h ‘Haïm 95, 4), elle conserve
malgré tout l’idée que les Avot en
ont bien été les initiateurs. Cette
référence est aussi présente sous
la plume du Rambam, quand il
consigne dans son Michné Torah
(Hilkhot Tefila, chap.1, loi 5-6) que
les prières sont en relation avec le
sacrifice quotidien, et qu’il rappelle cependant dans les lois sur
les rois qu’elles furent l’oeuvre des
Avot (chap. 9, loi 1). S’intéresser au
sens de la prière, c’est donc nécessairement réfléchir sur le sens que
les Avot lui ont donné…