NOA’H : Notre rapport avec D.ieu


Le premier chapitre de Béréchit – le Livre de la Génèse – nous
enseigne que le monde a été créé par Hachem. Son premier
verset est très connu : « Au commencement, Hachem créa le
ciel et la terre ». Car avant cet instant du commencement de la
création, il n’y avait évidemment ni ciel ni terre…

La prière
« Adon Olam », nous disons tous les
matins :
« Adone olam achère mala’h betérèm kol
yetsir nivra [Maître du monde qui as régné
avant que rien ne fût créé] ». Or, de manière
générale, un roi ne peut régner que
sur un peuple… Mais Hachem régnait déjà
avant qu’il n’y eût de créature, et même la
terre et le ciel n’existaient pas encore ! Car
la royauté de Hachem consistait dans le fait
de Son incontestable présence et unicité.
En créant le monde, Hachem a donc offert
la possibilité de proclamer Sa royauté, ce
que nous faisons dans la deuxième phrase
de « Adon Olam » : « Léèt naassa be’heftso
kol, azay mélè’h chémo nikra [Une fois le
monde créé selon Sa volonté, Il reçut le titre
de Roi] ».
À ce propos, le Gaon de Vilna (1720-1797)
analyse le sens et la place du mot hébraïque
« Elokim » dans les versets de la Genèse.
C’est certes, dit-il, le nom de D.ieu en tant
que créateur du monde, comme indiqué
dans le premier verset de la Torah. Mais de
manière plus générale, ce nom désigne le
pouvoir divin de diriger l’univers et d’observer
tous les actes de Ses créatures. Et par
extension, le mot Elokim servira également
à désigner quelquefois l’autorité judiciaire
humaine, comme cela apparaît dans le Livre
de Chémot (22/8) : « (…) Jusque devant
les juges [Elokim] sera déférée l’affaire des
deux parties ».

La bénédiction des jeunes mariés


La bénédiction des jeunes mariés

C’est lors du récit de la Création du monde, que nous assistons à la toute
première bénédiction divine, celle que le Tout-puissant réserva au dernier
couple de l’univers à avoir vu le jour : celui de l’homme et de la femme.
L’occasion donc de revenir sur ce que l’on a la coutume d’appeler « la
bénédiction des jeunes mariés » (Birkat ‘Hatanim)…

C’est en effet en référence au
célèbre verset : « D.ieu les
[l’homme et la femme] a bénis,
et D.ieu leur a dit : ‘Fructifiez
et multipliez-vous, et remplissez la
terre…’ » (Béréchit 1, 28) que nous
apprenons l’origine du commandement
de la bénédiction des mariés
(Birkat ‘Hatanim). Puisque, comme
l’enseigne rabbi Abahou, c’est
à cette occasion que « le Saint béni
soit-Il prit un verre de bénédiction
(Koss chel Berakha) et les bénit.
Rabbi Yehouda bérabbi Chimone
ayant ajouté que les anges Mikhaël
et Gavriel étaient eux-mêmes les
garçons d’honneur (Chochvinin)
d’Adam haRichone. Ainsi, conclut
rabbi Samlaï, nous apprenons que
le Saint béni soit-Il accorda sa bénédiction
aux jeunes mariés » (Béréchit
Rabba, 8, 13).

Savoir être un authentique  » Ben Torah « 


La paracha Vayé’hi contient les bénédictions que Yaacov Avinou a décernées
à ses enfants lors de ses derniers instants… Yissa’har sera celui qui se
vouera le plus à l’étude de la Torah, au point que son frère Zevouloun se
chargera quant à lui de devoir lui procurer sa subsistance. Yaacov Avinou
le bénit en le comparant à un « âne musclé » qui se repose entre les collines.
Mais pourquoi cette comparaison qui semble si peu élogieuse… ?

Le Yalkout Léka’h Tov cite une
belle réponse du rav Markowitz
chlita. Il remarque
la différence qu’il y a entre
le repos du cheval et… celui de
l’âne. En effet pour que le cheval
puisse se reposer, il faut le
libérer de tout son harnais et lui
permettre de gambader à sa guise.
C’est là son loisir idéal. L’âne
quant à lui n’a besoin que d’un
coin tranquille : il peut parfaitement
s’y reposer tout en gardant
sa charge sur son dos.
De même, pour jauger sérieusement
un véritable Ben Torah, il
faut toujours l’observer en dehors
de ses heures d’étude…

La momie



Yaacov Avinou embaumé ?!

« Yossef ordonna aux médecins, ses
serviteurs, d’embaumer son père
[Yaacov] ; et les médecins embaumèrent
Israël. Quarante jours furent
achevés, car c’est le nombre
de jours qui s’écoulent pour celui
qu’on embaume. Les Egyptiens le
pleurèrent soixante-dix jours. Les
jours de son deuil passèrent (…).
Yossef monta pour ensevelir son
père. Tous les serviteurs de Pharaon,
les anciens de sa maison et
tous les anciens d’Egypte montèrent
avec lui, ainsi que toute la
maison de Yossef, ses frères et la
maison de son père (…).

La Caverne de Makhpéla


Avec la conclusion très prochaine du livre de Béréchit, la Torah va nous décrire le huitième et dernier enterrement qui eut lieu dans la « Caverne de Makhpéla ». Petit tour d’horizon de ce que représente dans les écrits traditionnels ce lieu de sépulture plusieurs fois millénaire et rempli de « kédoucha » …

La ville de ‘Hévron compte
parmi les « Quatre Terres
de vie » puisqu’elle est la seconde des quatre plus importantes
villes d’Erets Israël, après Jérusalem et avant Safed et Tibériade. De
tous temps, les Juifs du monde entier firent preuve d’une très grande
abnégation pour se recueillir sur
les tombes des Patriarches et des
Matriarches. En fait, ce sentiment
général pourrait se résumer par
ces quelques mots de rabbi Yéhouda haLévi : « Qui me laissera errer
dans ces lieux où l’Éternel apparut
à Ses Visionnaires, (…) j’aspire à
‘Hévron, le plus éminent des lieux
de sépulture… ».

« J’ai répondu à cet enfant »


Voilà plus de cinquante ans, le rav Guershon Libman zatsal dispensait ce discours au sein de sa Yéchiva « Or
Yossef », à Fublaines à l’approche de ‘Hanouka. Que ces quelques lignes soient un hommage pour ce grand maître !

A la fin des nombreuses épreuves
qu’endurèrent les fils
de Yaacov, Yéhouda se
présente finalement devant Yossef,
le gouverneur d’Égypte, pour
lui tenir des propos d’une grande
audace : « Tu es semblable à Pharaon », lui déclare-t-il notamment
en sous-entendant : « Ton
sort sera finalement le même que
Pharaon… » (d’après Rachi au
nom du Midrash).

Par ailleurs, il se déclare prêt à
se livrer corps et âme, proposant
à Yossef qu’il l’assujettisse lui-même
au service de Pharaon en
tant qu’esclave à la place de son
jeune frère Binyamin : « De tous
les points de vue, je suis meilleur
esclave que lui, poursuit Rachi.
Et si tu te demandes pour quel
motif suis-je ainsi prêt à m’impliquer davantage que mes autres
frères…? C’est que je suis lié à cet
enfant par un lien puissant, car
pour lui, je peux risquer ma part
des deux mondes ».