La force du destin


Les Sages révèlent que si le lépreux endure de telles souffrances et une si
rigoureuse exclusion, c’est parce qu’il s’est rendu coupable d’une faute bien
précise, comme l’orgueil ou la médisance. Car toute plaie, tout événement
– et en réalité toutes les circonstances de la vie – ont un dessein bien
déterminé. Ce thème sera pour nous l’occasion de retracer brièvement la
signification du « nissayon »…

Le mot hébreu nissayon – que
l’on traduit à tort ou à raison
par « épreuve » – suggère
différentes notions ; or celle qui
nous intéressera dans le cadre de
cet article correspond néanmoins
parfaitement à cette traduction
dans la mesure où, comme nous
nous en apercevrons, elle consiste
précisément à « inciter l’homme à
faire ses preuves ».

A propos des mérites d?Israël


Le prophète Isaïe relève aux versets 1 à 3 du chapitre 46 de sa « névouah » un étonnant et intéressant contraste
dont il tire plusieurs enseignements fort actuels pour notre génération…

D’une part, Isaïe fustige les
nations qui s’échinent à
transporter leurs idoles
lorsqu’elles ont besoin de les « déplacer
» d’un endroit à l’autre. Ce
qui signifie au sens figuré que les
leaders des nations ne renoncent
pas facilement à leurs idolâtries
et souhaitent même les « développer
» davantage et leur donner du
poids, au détriment du public qui
souvent n’en peut plus et voudrait
se débarrasser d’elles. Mais
d’autre part, Isaïe loue le peuple
d’Israël – non seulement Yéhouda
mais aussi les descendants des
Dix Tribus qui l’ont rejoint – lesquels
font tout ce qu’ils peuvent
dans l’accomplissement des mitsvot.
Ce qui est bien difficile pour
un peuple spirituel évoluant dans
un environnement matérialiste.

Parachiyoth Tazri’a et Metsora’ et haftarath Chabbath roch ‘hodèch



Parachiyoth Tazri?a et Metsora’ ? Torath ha-metsora’

Les deux parachiyoth Tazri?a et Metsora’ , que nous lisons cette année le même Chabbath , traitent l’une et l’autre du même sujet : le néga’ tsara?ath , improprement appelé la « lèpre ».

Le « malade », une fois guéri, doit présenter en offrandes, afin de se purifier, deux oiseaux, dont l’un sera égorgé et l’autre sera rendu à la liberté ( Wayiqra 14, 4 et suivants).

Totem et tabou


LES SACRIFICES constituent
sans aucun doute l’une
des interrogations majeures
du judaïsme. Quel
sens en effet peut-il y avoir
à amener le monde animal
– et même végétal – à servir
les visées religieuses (sacrées)
de l’humanité ? Ne serait-ce
pas là l’expression d’une profonde
méconnaissance de sa
raison d’être ? Pour preuve,
n’avons-nous pas assisté ces
derniers siècles à l’édification
d’une société enfin « libérée
» de son rapport au divin
et qui, exempte désormais de
toute « dette » envers la transcendance,
a prouvé qu’il était
possible de vivre un rapport
authentique – parce que véritablement
humain – au monde
au-delà de toute sacralisation
en excès ?

La voix du Sinaï


A l’intérieur de la tente

La Paracha Vayikra (1, 1) s’ouvre
sur ces mots : « Il appela Moché et
D.ieu lui parla de la tente d’assignation
pour lui dire ». Commentant
ce verset, le Midrach (Torat
Cohanim, 1, 4) enseigne : « ‘De
la tente d’assignation’ : cela nous
apprend que le son de la voix s’arrêtait
et ne sortait pas en dehors
de la tente. Est-ce parce que le
son de la voix était faible ? Non,
car le verset précise : ‘La voix’,
(Bamidbar, 7). Or, de quelle voix
s’agit-il ? De celle qui est explicitement
décrite dans les Psaumes :
‘La voix de l’Eternel est forte, la
voix de l’Eternel est majestueuse,
la voix de l’Eternel brise les cèdres’,
(Tehilim, 29, 4-5). S’il en
est ainsi, pourquoi est-il dit : ‘De
la tente d’assignation’ ? Afin de
nous enseigner que la voix s’arrêtait
[et ne dépassait pas la tente
d’assignation-Ndlr]. Ainsi qu’il
est écrit par ailleurs : ‘La voix
des ailes des anges se faisait entendre
jusqu’à la cour extérieure
[du temple] comme l’exclamation
de la voix du D.ieu Tout-puissant
[Kel Chakaï] quand Il parle’, (Ezéchiel,
10, 6). Est-ce parce que le
son de la voix était faible ? Non,
car le verset précise : ‘Comme
l’exclamation de la voix du D.ieu
Tout-puissant quand Il parle’. Or,
par ailleurs, il est dit : ‘Et j’entendais
le bruit de leurs ailes quand
elles s’avançaient pareilles au
murmure d’eaux puissantes, à la
voix du Tout-puissant ; une voix
tumultueuse, comme celle d’un
campement’, (Ezéchiel, 1, 24) ».

La lumière du joug divin


En entamant le troisième Livre
de la Torah dont la vocation
principale consiste à
énoncer les lois des sacrifices et du
service sacerdotal, D.ieu interpelle
Moché en ces termes : « Il appela
[Vayikra] Moché et lui parla ainsi
depuis la Tente d’assignation (…) ».
Le fil conducteur qui relie cet appel
lancé depuis le Sanctuaire
avec l’offrande d’animaux est riche
et profond. A travers plusieurs
discours prononcés par le rav Chmouël
Bornstein de Sokhotchov
zatsal, l’auteur du « Chem miChmouël
» (décédé en 1926) transmis
et transcrits dans son ouvrage au
fil des années, nous pourrons percevoir
quelques étincelles de la
grande lumière qui se cache derrière
ces enseignements.

La pureté de l’âme juive


La pureté de l’âme juive
La coutume veut que dès leur plus jeune âge, les enfants d’Israël fassent
leurs premiers pas dans l’étude par celle des sacrifices ! Ceux-là ne
constituent-ils pas pourtant l’une des dimensions les plus difficiles de la
Torah ?

Les premiers pas…

Dans le Midrach, il est écrit en effet
: « Rabbi Assi a demandé : ‘Pour
quelle raison commence-t-on à enseigner
la Torah aux jeunes enfants
avec la Torat Cohanim [c’est-à-dire
avec les lois concernant les sacrifices
: la paracha Vayikra- Ndlr.],
et ne débute-t-on pas par Béréchit
?’. Il répondit : ‘Parce que de
même que les jeunes enfants sont
purs, les sacrifices sont purs. Que
viennent donc ceux qui sont purs
et qu’ils étudient ce qui est pur ! »,
(Vayikra Raba 7, 3).

Parachath et Haftarath Wayiqra



Parachath Wayiqra ? Pourquoi la lettre alef du mot wayiqra est-elle « miniaturisée » ?

La « miniaturisation » de la lettre alef , dernière lettre du mot wayiqra , lui-même premier mot du livre qui porte ce nom, a été expliquée de diverses manières.

Pour le Midrach ( Chemoth  rabba  47, 6), elle est à rattacher à un épisode de la vie de Moïse que rapporte le dernier chapitre de Chemoth : Lorsqu’il est descendu du mont Sinaï, tenant en main les tables du « témoignage », sa peau s’est mise à rayonner sans qu’il s’en rendît compte ( Chemoth  34, 29).