BEHA?ALOTHEKHA



Quand tu feras monter [tu allumeras] les lumières vers le vis-à-vis de la face de la Menora. (8, 2)

Pourquoi le chapitre relatif à la Menora suit-il directement la description des offrandes apportées par les phylarques lors de l’inauguration du Tabernacle ? Rachi répond, citant le Midrach : « Aharon, ayant assisté à l’inauguration par les princes, a été affligé de n’avoir pas été alors avec eux, ni lui, ni sa tribu. Le Saint béni soit-Il lui a dit : ?Par ta vie ! Ta part est plus grande que la leur, car c’est toi qui allumeras et entretiendras les lumières !? »

BO



Hachem dit à Moché : « Viens vers Pharaon ! Car Moi J’ai endurci son c?ur et le c?ur de ses serviteurs, afin que Je mette Mes signes-là en son milieu. Et afin que tu publies aux oreilles de ton fils et de ton petit-fils ce que J’ai accompli en Egypte, et Mes signes que J’ai placés en eux ; vous saurez que Je suis Hachem. » (10, 1-2)

Pourquoi Hachem a-t-Il ordonné à Moché de « venir vers Pharaon » et non, comme il eût été normal, d’« aller » chez celui-ci ? s’interrogent les commentateurs.

Cette expression est employée quand on s’adresse à un homme indécis, qui ne sait que faire ni où aller, explique Rav Yehochou?a Leib Diskin. Dans un tel cas, on l’exhorte avec douceur en lui disant : « Viens ! »

YITHRO 1


Yithro prêtre de Midyan, beau-père de Moché, entendit tout ce que Dieu avait fait pour Moché et pour Israël Son peuple, que Hachem avait fait sortir Israël d’Egypte. (18, 1)

Qu’a-t-il entendu qui l’ait incité à quitter Midyan et à venir chez Moché ? Le partage de la mer et la guerre contre ?Amaleq, explique Rachi.
La division de la mer a été certainement le miracle le plus extraordinaire de toute l’histoire de l’humanité, fait observer Rav Eliyahou Lopian.

Selon l’enseignement de nos Sages (Mekhilta sur 15, 2), ce qu’a vu alors une simple servante a surpassé même les visions du prophète Ye?hezqel ! Il est donc fort compréhensible qu’un individu ayant entendu parler de ce prodige se soit précipité pour rejoindre les Hébreux.

QORA’H


Qora?h prit? (16, 1)

Le Midrach Tan?houma (cité par Rachi infra verset 7) pose la question : « Qora?h, qui était un homme intelligent, qu’a-t-il donc vu pour commettre cette chetouth ? ?folie? ? »
Pour quelle raison nos Sages désignent-ils le péché de Qora?h sous cette appellation ?\r\nPour répondre à cette question, Rav Yehonathan Eybeschuetz cite le célèbre passage du Talmud (Berakhoth 27b), relatant les recherches entreprises pour désigner le remplaçant de Rabban Gamliel, après que celui-ci eut perdu son titre de nassi (« prince ») suite à un vif désaccord qui l’avait opposé à Rabbi Yehochoua’. Les Sages n’ont pas voulu nommer ce dernier, qui avait en quelque sorte entraîné cette disgrâce. Cela aurait incité les gens à jaser ; ils auraient raconté que Rabbi Yehochoua’ avait émis son opinion divergente pour recueillir cette dignité? On peut raisonner de même concernant Qora?h : Même si son argumentation à l’encontre de Moché et de sa distinction s’était révélée acceptable et que, suite à ses objections, notre guide et prophète avait été défait de ses fonctions, il n’aurait pas pu être nommé à sa place.

?Houqath

Ceci est le statut de la Tora. (19, 2)

Pourquoi cette paracha – consacrée à la « vache rousse » – fait-elle directement suite à l’histoire de Qora‘h ?
Les lois concernant la vache rousse ont été transmises à Moché le 1er nissan – deux semaines avant Pessa‘h – le jour où fut dressé le Tabernacle, explique le ‘Hizqouni. C’est le lendemain que la première vache rousse a été brûlée dans le désert, afin de pouvoir purifier les enfants d’Israël en vue du sacrifice pascal. Ses lois n’auraient pas pu être observées avant, car une fois égorgée, il incombe d’asperger son sang vers « l’ouverture de la Tente d’assignation » (infra verset 4).

VAYIQRA



Il appela Moché. (1, 1)


La lettre alef du mot wayiqra (« Il appela ») est de taille réduite. Selon Rabbi Ya?aqov ben Acher, le Ba?al ha-Tourim, cette particularité s’explique par le fait que Moché, dans sa profonde humilité, aurait voulu qu’il soit écrit wayiqar (« Il survint ») ? dérivé du terme miqré ? ce qui aurait suggéré que Hachem lui était apparu fortuitement, dans un rêve. Ce verbe est celui employé au sujet de la prophétie recueillie par Bil?am (Bamidbar 23, 4) : « Dieu survint (wayiqar) à Bil?am? »
Le Saint béni soit-Il lui ayant alors enjoint d’ajouter un alef, Moché, le plus humble des hommes, Lui a demandé l’autorisation de faire paraître cette lettre plus petite que les autres, et l’a ainsi calligraphiée.

CHEMINI


Ce fut au huitième jour. (9, 1)

Moché a officié comme grand prêtre pendant les sept premiers jours de l’inauguration du Tabernacle. Quand Hachem S’était révélé à lui dans le Buisson ardent, explique le Ba?al ha-Tourim, il avait refusé pendant sept jours la mission dont Il voulait le charger. Il méritait donc d’accomplir le service pendant sept jours seulement.


Et les anciens d’Israël. (9, 1)

Rabbi ?Aqiva a enseigné : « Israël est comparé à un oiseau. De même que celui-ci ne peut voler sans ses ailes, de même Israël ne peut-il rien accomplir sans ses anciens » (Wayiqra Rabba 11, 8).
Cette similitude établie spécifiquement pour Israël, note Rav ?Hayim Shmulevitz, montre que, par leur nature même, les nations diffèrent profondément de notre peuple.

YITHRO 2



Yithro prêtre de Midyan, beau-père de Moché, entendit tout ce que Dieu avait fait pour Moché et pour Israël Son peuple, que Hachem avait fait sortir Israël d’Egypte. (18, 1)

Il s’est produit ici une inversion des rôles, fait remarquer Rachi. Dans ce verset, la Tora confère à Yithro l’honneur d’être « le beau-père de Moché ». Or, il est rapporté plus haut (4, 18) : « Moché alla, il retourna chez Yèthèr, son beau-père », impliquant que c’est lui qui se glorifiait alors de sa parenté avec Yithro, et non l’inverse.

Ki-Thétsé

"Quand tu sortiras pour la guerre contre tes ennemis, Hachem, ton Dieu, le livrera en ta main. (21, 10)

Pourquoi le verset ne dit-il pas simplement : « quand tu combattras tes ennemis ? », plutôt que : « quand tu sortiras pour la guerre » ?
Pour de nombreux commentateurs, fait remarquer le Kethav Sofèr, la Tora envisage ici la guerre que l’on doit mener contre son penchant au mal, au sujet duquel nos Sages ont affirmé (Souka 52b) : « l’inclination de l’homme se dresse constamment contre lui, et si Hachem ne l’aidait pas, il ne pourrait la maîtriser.