Tout le ‘who’s who’ de la classe politique française et des personnalités de milieux divers, religieux, culturels et autres, étaient présents au 30e diner annuel du CRIF qui a eu lieu lundi soir à Paris. Le président François Hollande était l’invité d’honneur de la soirée.

Dans son allocution, Hollande a souligné que « les Juifs étaient chez eux en France », ajoutant : « Ce sont les antisémites qui n’ont pas leur place dans la République ».
 
Parlant de l’antisémitisme, le président français a estimé : « C’est comme une lèpre qui revient toujours quand les civilisations croient s’en être débarrassé ». Il a ensuite dénoncé le terrorisme, indiquant : « A Paris comme à Copenhague, les terroristes ont adressé le même message : celui de la guerre ». 
 
L’ambiance était cordiale mais il y a toutefois eu une fausse note : le recteur de la grande mosquée de Paris et président du Conseil français du Culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeur a décidé de boycotter l’événement en raison des propos tenus le matin même par le président du CRIF Roger Cukierman sur la chaine de radio française Europe 1.
 
Interrogé sur le regain de l’antisémitisme en France par Jean-Pierre Elkabbach, il avait répondu : « Toutes les violences aujourd’hui sont commises par des jeunes musulmans, et bien sûr c’est une petite minorité de la communauté musulmane et les musulmans en sont les premières victimes ».
 
Les dirigeants de la communauté musulmane de France n’ont pas apprécié ces remarques. Dans le communiqué qu’ils ont publié, ils les ont qualifiées « d’irresponsables » et « inadmissibles » et ont estimé qu’elles « contrevenaient au principe même du vivre ensemble ».
 
Le président du CRIF Roger Cukierman a évoqué la question dans son discours. Il a déclaré qu’il n’avait fait que « mettre l'éclairage sur le fait que tous les terroristes qui ont commis des meurtres dans la période récente se réclamaient de l'islam, et que les premières victimes de ces terroristes, ce sont les musulmans". Il a ajouté : « J'ai dit à Monsieur Boubakeur que notre amitié, qui est ancienne, sincère, devrait surmonter ce problème car ce qui compte, c'est le vivre ensemble".