La semaine dernière, S.M. Krishna, le ministre indien des Affaires étrangères, était en visite officielle en Israël pour « fêter » l’anniversaire des relations bilatérales établies 1992 et relancer la coopération en matière économique et sécuritaire entre les deux pays.
Sixième partenaire commercial de l’État hébreu, l’Inde – qui constitue un immense marché de 1,2 milliard d’habitants, dont 300 millions de membres des couches moyennes – a sans cesse coopéré avec Israël dans des domaines aussi variés et complémentaires que la science et la technologie, comme l’attestent les nombreuses actions engagées par l’« Initiative Inde-Israël pour la Recherche et le Développement » centrées surtout sur la nanotechnologie, la biotechnologie, la gestion de l’eau, les sources non conventionnelles d’énergie, ainsi que les recherches spatiales – plusieurs satellites israéliens d’observation ont ainsi été lancés en Inde.
Les chiffres en attestent clairement : alors qu’en 1991, le volume financier des transactions commerciales entre les deux pays n’était que de 200 millions de dollars, il a atteint en 2011 quelque 5 milliards de dollars, pendant que la valeur financière des divers accords bilatéraux en matière de Défense s’élevait quant à elle à 9 milliards de dollars pendant la dernière décennie.
C’est ainsi que le vaste « Plan de Planification agricole » indien lancé en 2006 a permis concrètement à de nombreux agriculteurs de ce pays continent de bénéficier des dernières avancées technologiques israéliennes en matière d’irrigation et d’augmentation des rendements et de la qualité des cultures. Parallèlement au plan industriel, le grand « Plan d’Action 2012-2015 » qui vient d’être lancé en Inde inclut plusieurs projets israéliens qui seront concrétisés dans différents États du pays, grâce notamment à la mise sur pied de divers « Centres d’excellence » regroupant des programmes de modernisation dans plusieurs branches économiques de pointe.
Certes, le gouvernement indien n’a guère caché depuis 1992 ses sympathies à la « cause palestinienne » en soutenant constamment à l’ONU les résolutions proposées par le bloc des pays arabes et non alignés prévoyant la création d’un État palestinien sur les territoires contrôlés – « illégalement » aux yeux de New Delhi – par Israël depuis juin 1967, tout en développant des relations de haut niveau avec l’Autorité palestinienne ; et ce, d’autant que l’Inde est le second pays musulman du monde… Mais tout cela n’a pas empêché la croissance de la coopération indo-israélienne en matière économique et technologique – même si la coopération de Défense a un peu marqué le pas ces toutes dernières années.
Fait intéressant s’inscrivant à contre-courant de ce soutien « intéressé » à la cause palestinienne de la part de New Delhi : dans le grand sondage réalisé en 2009 pour le ministère israélien des Affaires étrangères auprès de 5 200 personnes habitant 13 grands pays de la planète, ce sont les Indiens qui sont arrivés en tête avec 58 % d’opinions favorables sur Israël, devançant en cela les Américains (56 %) et les Russes à égalité avec les Mexicains (52 %).
Ce qui pourrait augurer à l’avenir d’un développement encore plus étendu des relations Israël-Inde ! Par Richard Darmon,en partenariat avec Hamodia.fr