Les ambassades israéliennes de New Delhi (Inde) et de Tbilissi (Géorgie) ont été victimes lundi d'un double attentat. La femme d'un diplomate a été sérieusement blessée. Israël accuse l'Iran.
Le personnel des ambassades israéliennes de New Delhi (Inde) et de Tbilissi (Géorgie) a été visé par des attentats qui ont fait plusieurs blessés dans la capitale indienne.
Chaque année, à l'approche de la date de l'élimination de l'archi-terroriste libanais Imad Mournyeh, imputée à Israël, les ambassades israéliennes reçoivent l'ordre d'instaurer l'état d'alerte. Chaque année, souvent grâce à l'aide des services secrets israéliens, des attentats sont déjoués à la dernière minute. Mais ce lundi, les terroristes sont parvenus à leurs fins lorsqu'ils ont pris pour cible, quasi-simultanément, les deux ambassades israéliennes.
Le premier attentat a eu lieu aux alentours de 15h, heure locale. Tal Yéochoua-Koren, l'épouse de l'attaché à la défense à New Delhi, avait quitté l'ambassade pour aller chercher ses enfants à l'école de l'ambassade américaine. Alors qu'elle stoppait à un carrefour, un motocycliste a déposé un engin explosif sur l'arrière du véhicule avant de quitter les lieux. Quelques secondes plus tard, une énorme déflagration faisait trembler les alentours. Ce modus operandi n'est pas sans rappeler celui qui a été utilisé lors de l'élimination des scientifiques nucléaires iraniens il y a quelques mois.
Blessée sérieusement, Yéochoua-Koren, 42 ans, est toutefois parvenue à appeler l'ambassade avant d'être transportée à l'hôpital où elle a été soignée par une équipe de médecins indiens à laquelle se sont joints deux médecins israéliens. Elle devrait être très prochainement rapatriée.
La police indienne a bloqué immédiatement toutes les issues de ce quartier très résidentiel de New Delhi où vivent notamment le Premier ministre Manmohan Singh et des diplomates étrangers. Le ministre indien des Affaires étrangères, S.M. Krishna, a affirmé que son pays travaillerait en étroite collaboration avec Israël pour découvrir les responsables de cet attentat. L'enquête a révélé que la charge magnétique utilisée était du même type que celles servant à faire couler des navires durant la Seconde guerre mondiale.
Au même moment, à quelques 2 025 km de là, un attentat était évité à Tbilissi (Géorgie). Un employé géorgien de l'ambassade d'Israël, revenu de la maternelle où il avait déposé ses enfants, a perçu un bruit bizarre en provenance de l'arrière du véhicule. Il est sorti du véhicule et a découvert un objet en plastique qu'il a tout de suite identifié comme étant un engin explosif qui avait été collé au châssis de la voiture. Le chauffeur a immédiatement appelé la police et les artificiers sont parvenus à neutraliser la charge. Selon les premiers résultats de l'enquête, la bombe était censée exploser au moment de l'entrée du véhicule dans l'enceinte de l'ambassade. L'ambassadeur d'Israël, Israël Gerberg, a déclaré : « Cette menace est toujours dans les consciences mais elle fait partie de notre travail ».
En réaction aux deux attentats, le ministre de la Défense, Ehoud Barak, a déclaré que « les Iraniens et le Hezbollah étaient déterminés à agir contre les Israéliens, où qu'ils soient ». Le ministre de la Sécurité intérieure, Its'hak Aaronovitch, a annoncé que suite aux attentats, il avait élevé l'état d'alerte en Israël.
Quant au Premier ministre, Binyamin Nétanyaou, il a clairement accusé l'Iran d'être à l'origine de ces attaques : « L'Iran, qui est derrière ces attentats, est le plus grand propagateur de terrorisme dans le monde », a-t-il affirmé dans un communiqué. « Ces derniers mois, nous avons été témoins de plusieurs tentatives d'attentats contre des citoyens israéliens et des Juifs dans plusieurs pays, dont l'Azerbaïdjan et la Thaïlande. À chaque fois, nous avons réussi à les déjouer avec l'aide des autorités locales. Dans tous ces cas, ceux qui étaient derrière étaient l'Iran, et son vassal, le Hezbollah », a ajouté le chef du gouvernement.
À Téhéran, on a rejeté ces accusations : « Nous rejetons catégoriquement les accusations du régime sioniste qui font partie d'une guerre de propagande. L'Iran condamne tout acte terroriste », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast. Par Laly Derai,en partenariat avec Hamodia