Jean-Yves Le Drian a déclaré que ses services avaient engagé des discussions avec Israël pour acheter en urgence des drones de surveillance : « Pour soutenir nos opérations au Mali, il nous faut, à court terme, des appareils de surveillance ‘Male’ (Moyenne Altitude Longue Endurance).


Or, il n’y a aujourd’hui que deux pays au monde qui construisent des drones, les Etats-Unis et Israël. Nous sommes en discussion avec les uns et les autres pour pouvoir en acquérir immédiatement. » Si les Américains semblent pour l’instant favorisés, suite à l’achat par la France de deux drones Reaper, l’incontestable savoir-faire israélien retient l’attention des décideurs français. Pour l’Etat hébreu, l’équation est délicate : il est évident qu’Israël préfèrerait vendre à la France toute une flotte d’avions sans pilote plutôt que quelques modèles qui seraient ensuite dupliqués par les ingénieurs de EADS, comme ce fut le cas pour le drone israélien Eagle, qui a donné naissance au drone européen Harpang. Mais dans la concurrence qui oppose les Israéliens aux Américains, Israël a un atout : Washington n’entend pas livrer à la France les dernières trouvailles technologiques qui équipent les drones américains. Comme le constate un responsable français : « Employer des drones made in USA, c’est prendre le risque de voir leurs conditions d’utilisation limitées par les autorités américaines, voire de dévoiler les objectifs de l’armée française. Et si aujourd’hui le Pentagone soutient l’action de la France au Mali, rien ne prouve qu’il en sera de même demain sur un autre terrain d’opérations. » C’est pourquoi l’hypothèse d’une « coopération » avec Israël pourrait à terme se révéler plus intéressante. La transaction envisagée pourrait concerner 5 à 7 appareils, un marché de 300 millions d’euros. Une manne qui permettrait à nos industries d’accélérer la production de drones encore plus performants, comme l’explique un expert : « Si Israël s’est engagé à acheter des chasseurs F15, qui seront en service pendant les 30 prochaines années, nous nous orientons à présent vers la production de drones offensifs, plutôt que de se contenter de la génération actuelle de drones de reconnaissance, qui rappellent plutôt les biplans de la Première Guerre mondiale. L’arrêt du projet d’avion Lavi nous a servi de leçon. Il n’est pas question de rater une nouvelle fois le saut technologique qui s’impose aujourd’hui. »
source Hamodia.fr