Dans un discours bien agencé Binyamin Nétanyaou a su rester ferme sur les positions consensuelles d'Israël et sur la nécessité de reconnaître le caractère juif d'Israël tout en promettant à Mahmoud Abbas d'œuvrer pour un État palestinien à l'ONU s'il résiliait son accord avec le Hamas et s'asseyait à la table des négociations.
Nétanyaou savait pourquoi il souhaitait s'adresser au Congrès américain. Il s'avait qu'il s'agissait là du terrain humain le plus favorable à ses positions. Et pour cause, face à la tension enregistrée dans les relations avec Barack Obama, les élus des deux chambres américaines lui ont effectivement réservé mardi un accueil particulièrement chaleureux et lui ont accordé de multiples « standing ovations » pendant une allocution de près de 50 minutes. Très décontracté, comme on l'est généralement entre amis, le Premier ministre israélien a insisté sur plusieurs points qu'il avait déjà mentionnés dans le passé mais qu'il a brillamment rassemblés dans un seul et même discours.
Il a d'abord insisté sur le fait que l'État d'Israël était le seul État démocratique du Proche-Orient et que les Arabes israéliens étaient les seuls Arabes à bénéficier des avantages d'un tel État parmi les 300 millions d'Arabes du Proche-Orient. M. Nétanyaou a ensuite mis en garde contre la menace que l'Iran fait peser avec son programme nucléaire, et après avoir mentionné la Shoah, il a appelé les Américains à empêcher Téhéran de développer son projet. Il a insisté sur l'aspiration de paix d'Israël et des Israéliens et a rappelé les accords de paix conclus avec l'Égypte et la Jordanie.
Ce n'est qu'alors que Binyamin Nétanyaou a exprimé son désir d'aller très loin pour parvenir à une paix véritable avec les Palestiniens : « Je suis prêt à faire des concessions douloureuses pour conduire mon peuple vers la paix. Ce ne sera pas simple car pour obtenir une paix véritable nous devrons renoncer à une partie de notre foyer Juif… Les Juifs qui vivent en Judée et Samarie ne sont pas des occupants, a clamé le premier ministre sous les ovations inattendues des élus américains. La Terre d'Israël est notre terre depuis 4 000 ans, c'est la terre d'Avraham, c'est la terre du prophète Isaïe. Rien ne peut rompre un lien de 4 000 ans d'histoire !
Mais, a précisé M. Nétanyaou, il y a une autre vérité : les Palestiniens partagent cette terre. Nous voulons qu'ils soient un peuple indépendant et qu'ils vivent en paix à nos côtés… ».
Mais pourquoi la paix n'est pas arrivée ? Parce que les Palestiniens ont toujours refusé l'existence d'un État juif depuis 1947. C'est cela le cœur du problème, pas l'État palestinien. Ces dernières années, ils ont refusé à deux reprises des accords de paix. Ils continuent à glorifier leurs terroristes, inculquent à leurs enfants la haine d'Israël et continuent à rêver au jour où ils reviendront dans leur ancien foyer.
Cela ne se produira pas ». A propos de Jérusalem le Premier ministre a répété qu'elle ne sera pas divisée et qu'elle restera la capitale éternelle et unifiée d'Israël.
Enfin après avoir souligné que certaines implantations juives pourraient dans le cadre d'un accord, rester sous souveraineté palestinienne Nétanyaou a expliqué au Congrès qu'il ne pourrait y avoir de négociations avec un gouvernement palestinien dans lequel siège le Hamas : « Je demande donc à Mahmoud Abbas de déchirer l'accord avec le Hamas et de négocier avec moi la paix. Alors nous serons, nous, les premiers à prôner en faveur d’un État palestinien devant l'ONU », a dit Nétanyaou. Par Daniel Haïk,en partenariat avec Hamodia.fr