Israël s’inquiète d’une initiative de la France et de la Grande Bretagne, consistant à proposer une aide militaire aux rebelles syriens dans leur lutte contre le régime de Bachar el Assad.

Les dirigeants israéliens ont toutes les raisons d’être préoccupés. Ils craignent en effet que les combattants de l’opposition syrienne utilisent leurs armes contre l’Etat juif lorsqu’ils auront réglé le conflit dans leur propre pays.
 
Pour le moment, il ne s’agit pas d’une décision officielle. Mais le président de la République française François Hollande aurait déjà entrepris des démarches, en accord avec la Grande Bretagne et la Jordanie, pour faire lever l’embargo international empêchant toute livraison d’armes au profit de ceux qui veulent faire tomber le pouvoir en place en Syrie.
 
Pour Israël, la situation est plutôt délicate, étant donné qu’il a toujours refusé, depuis le début des hostilités, de s’impliquer ou de prendre position dans cette terrible guerre civile qui aurait fait déjà, d’après des chiffres de l’Onu, plus de 70 000 morts.

Des diplomates auraient soulevé la question lors de discussions avec leurs homologues européens. Ces derniers se seraient montrés compréhensifs, rappelant que les deux pays étaient tout à fait conscients des risques qu’ils prendraient.

Et d’ajouter que si la décision d’armer les rebelles syriens était finalement prise, elle serait appliquée avec la plus grande vigilance possible « afin de s’assurer que les armes ne tombent pas dans de mauvaises mains ». D’ailleurs, les Etats-Unis s’opposeraient pour les mêmes raisons à une aide militaire de ce type.
 
L’ancien vice-ministre des Affaires étrangères israélien Danny Ayalon s’est déclaré fermement opposé à une telle option. Il l’a fait savoir lundi au cours d’une rencontre avec des diplomates étrangers en poste en Israël. Il a notamment déclaré : « C’est une très mauvaise idée et on risque de commettre une grave erreur ».

Ayalon a affirmé que ces armes, confiées aux rebelles syriens, passeraient rapidement en Jordanie, au Liban et en Irak. Il a en outre estimé que « la Syrie d’aujourd’hui ressemblait fort à l’Afghanistan des années 1980, par le fait que des combattants venaient, du monde entier, prendre part à la guerre ».