Le massacre de Munich est resté gravé dans toutes les mémoires. Il s’agit d’un événement traumatisant pour le peuple juif, qui a été frappé une nouvelle fois, près de trente ans après la Shoah, dans le pays qui a engendré la barbarie nazie.

C’était le 5 septembre 1972, lors des Jeux Olympiques qui se déroulaient cette année là à Munich, en Allemagne de l’Ouest (le Mur de Berlin séparait encore les « deux Allemagnes »). Ce jour là, un groupe se réclamant de l’organisation « Septembre Noir » a pris en otage onze membres de l’équipe sportive israélienne et a exigé la libération de centaines de terroristes.
 
A l’époque, Golda Meir était Premier ministre en Israël. Se montrant extrêmement ferme, elle a affirmé qu’elle ne céderait pas au chantage et qu’elle n’accepterait aucune négociation. Finalement, après des heures d’attente et d’angoisse, la police allemande a donné l’assaut mais le résultat fut catastrophique : les 11 athlètes israéliens ont été tués, ainsi qu’un policier allemand. Quant aux terroristes, les forces de l’ordre ouest-allemandes ont tout de même réussi à en abattre cinq.
 
Jusqu’à présent, seule l’organisation terroriste Septembre Noir avait été mise en cause dans ce carnage. Mais aujourd’hui, quarante ans après, une nouvelle version des faits est proposée par l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel ». S’appuyant sur un document de près de 2 000 pages, rédigé par le « ministère fédéral de la Protection de la Constitution », le journal indique qu'un néonazi a prêté main forte aux terroristes de Septembre Noir pour perpétrer ce massacre.

Dans un rapport de la police de Dortmund, il a été noté qu’un certain Saad Walli, nom d’emprunt d’Abou Daoud, cerveau du massacre, avait rencontré secrètement le néonazi Willi Pohl. Ce dernier, auteur aujourd’hui de romans policiers, aurait déclaré au « Der Spiegel » qu’il avait servi de chauffeur à l’époque à Abou Daoud, lorsque ce dernier avait traversé la République fédérale allemande pour rencontrer dans plusieurs villes des Palestiniens ». Pohl aurait également aidé Daoud à obtenir des faux passeports ainsi que d’autres documents. Cette rencontre entre Pohl et Abou Daoud aurait eu lieu sept semaines avant le massacre de Munich.

Lors de cette terrible prise d’otages qui s’est terminée dans un bain de sang, ont été assassinés les athlètes israéliens Mark Slavin, 18 ans, Eliezer Halfen, 24 ans, André Spitzer, 27 ans, David Mark Berger, 28 ans, Zeev Friedman, 28 ans, Yossef Romanon 32 ans, avec leurs entraineurs : Moché Weinberg, 32 ans, Yossef Gottfreund, 40 ans, Amitzur Shapira, 40 ans, Yaakov Springer, 50 ans et Kehat Schor, 53 ans, z’l.