La grande neurobiologiste Rita Levi-Montalcini, lauréate du prix Nobel de médecine en 1986, vient de décéder à Rome. Elle avait 103 ans.
Le maire de Rome Gianni Alemanno a déploré cette disparition, déclarant que c’était « une grande perte pour l’humanité tout entière ». Il a ajouté que Rita Levi-Montalcini symbolisait « la conscience civile, la culture et l’esprit de recherche de l’époque contemporaine ».
La « Dame des Cellules », comme on la surnommait en Italie, était juive et elle avait souffert de la discrimination antisémite du régime fasciste de Mussolini puis du nazisme. Mais cela ne l’avait pas empêché de devenir par la suite l’une des scientifiques les plus brillantes de son pays.
Elle a partagé le prix Nobel de médecine, en 1986, avec le biochimiste américain Stanley Cohen, pour ses recherches sur le facteur de croissance des nerfs. En 2001, elle a été nommée sénateur à vie par le gouvernement italien qui rendait ainsi hommage à sa grandeur.
Rita Levi-Montalcini était la seule lauréate centenaire du prix Nobel. Née en 1909 à Turin, dans une famille juive, elle était la plus jeune, avec sa sœur jumelle Paola, de quatre enfants. Elle a entamé des études de médecine contre l’avis de ses parents, qui estimaient qu’elles gêneraient sa vie d’épouse et de mère. Elle ne s’est jamais mariée et ne laisse aucun descendant.
Après l’obtention de son diplôme, elle est devenue l’assistante de Guiseppe Levi mais les mesures racistes de Mussolini ont interrompu alors sa carrière qu’elle a reprise après la Seconde Guerre mondiale.
Après avoir passé plusieurs années aux Etats-Unis, elle est revenue à Rome pour y fonder un laboratoire de recherche en neurobiologie.