Photo du Républicain Lorrain. Ici avec le Grand Rabbin Warshawski
C’est un Juif très engagé dans la vie communautaire et publique qui vient de disparaitre. Jean Kahn, docteur en droit, est décédé dimanche des suites d’une longue maladie. Il avait 84 ans.
Né à Strasbourg en 1929, Jean Salomon Kahn descendait d’une famille alsacienne de vieille souche. Parallèlement à ses activités professionnelles, il s’est très vite lancé dans l’action communautaire en devenant, dès 1972, président de la communauté juive de Strasbourg avant d’être élu président du Consistoire israélite du Bas-Rhin en 1991.
Il a en outre assuré la présidence du Congrès Juif européen entre les années 1991 et 1996.
Jean Kahn a également été président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France de 1989 à 1995. Juste après avoir quitté ce poste, il a assumé, pendant trois mandats, la présidence du Consistoire Central de France, entre les années 1995 et 2008.
D’un dynamisme débordant, Jean Kahn a combattu pour les droits de l’homme et était en contact permanent avec les représentants des autres religions de France ainsi qu’avec les plus hautes autorités de la République.
Malheureusement, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral en 1997, alors qu’il prononçait le discours de clôture de l’Année européenne contre le racisme et la xénophobie au siège du Parlement européen du Luxembourg.
Parmi ses nombreux engagements, on peut citer son voyage à Durban, en 2001, avec une délégation française malgré ses problèmes de santé. Intervenant lors de la fameuse conférence, il a dénoncé avec vigueur les propos antisémites qui y étaient tenus et la haine exprimée contre l’Etat d’Israël.
Jean Kahn avait été honoré du titre de docteur honoris causa de l’université de Haïfa. Il était également Grand officier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’Ordre national du mérite et Grand-croix avec étoile du Mérite de la République fédérale allemande.
Le président François Hollande lui a rendu hommage en déclarant qu’avec lui disparaissait « un grand avocat, un défenseur inlassable des droits de l’homme, une figure du judaïsme français ». Dans le communiqué publié par l’Elysée, il a également été souligné qu’il avait « lutté avec persévérance pour les valeurs qui lui étaient chères ».
Après une vie bien remplie, Jean Salomon Kahn, marié et père de deux fils, s’est éteint ce dimanche 12 Eloul à l’hôpital. Ses obsèques se dérouleront ce mardi 14 Eloul, 20 août, à 11h30, au cimetière juif de Cronenbourg.
Yehi Zihro Barouh’.