Nous sommes le jeudi qui précède
l’entrée des forces terrestres dans
la bande de Gaza. Dans la salle à
manger de la yéchiva de Karné Shomron,
des centaines d’invités fêtent le mariage
d’Aaron Karov et de Tsvia Mordé’haï.
Quatre jours plus tôt, Aaron était encore
avec ses soldats, en train de les entraîner
en vue d’une probable opération en plein
coeur de la bande de Gaza. Aujourd’hui,
entouré par sa famille et ses amis, il se
tient sous la ‘Houpa, Tsvia à ses côtés. Il
ne sait pas encore que, moins de douze
heures plus tard, il sera de retour à la
base pour préparer ses soldats à l’étape
terrestre de l’opération « Plomb durci ».

Vendredi, une heure avant Chabbat. Les
familles des mariés sont dans l’attente :
Aaron sera-t-il parmi eux pour célébrer
le Chabbat des chéva bra’hot ? Finalement,
Aaron arrive, il a à peine le temps
de retirer son uniforme et de revêtir ses
habits de ‘hatan. Le chabbat passe, la joie
est présente, mais l’appréhension aussi.
Car Aaron doit retourner dès la fin de
Chabbat à ses soldats qui s’apprêtent à
pénétrer dans Gaza. Le Chabbat à peine
terminé, l’uniforme reprend la place de
la chemise blanche, Aaron prend la route
du Sud. Samedi soir, il fait partie des premiers
soldats à entrer dans la bande de
Gaza. Mardi matin. Cinq jours après son
mariage : Aaron combat dans la bande de
Gaza à la tête de ses hommes. Il est touché
par un engin explosif et il est grièvement
blessé à la tête. Il est hospitalisé d’urgence.
Sa jeune épouse reste en permanence
à son chevet. Il y a quelques années,
son frère, le lieutenant-colonel Yoav
Morde’haï, avait été grièvement blessé
à l’armée. Et aujourd’hui, il commande
un bataillon de Golani… dans Gaza.

Pour le père d’Aaron, le rav Zéev Karov,
la question de l’engagement de son fils à
la tête de ses troupes au lendemain de son
mariage ne se pose pas : « Ce sont deux
choses qui ne font qu’une : la première
est la Hala’ha, qui affirme que lorsque le
peuple d’Israël sort pour une “guerre de
Mitsva”, une guerre qui vise à sauver Israël de ses ennemis, “tous doivent partir
au front, même le ‘hatan qui sort de sa
chambre nuptiale et la mariée de sa ‘houpa”, comme l’écrit la Michna dans Sota.
Par ailleurs,
Aaron était le
seul à pouvoir
commander les
dizaines de soldats qu’il a entraînés durant
de longs mois.
Personne d’autre
ne les connaissait mieux que
lui, aucun autre
officier n’aurait
bénéficié de
la confiance
aveugle que ses
soldats lui témoignaient. »

– N’y a-t-il pas eu d’hésitations ? N’avez vous
pas essayé de le convaincre de
rester ?

– Je vais vous poser à mon tour une
question : et s’il s’agissait d’un père de
quatre enfants, est-ce que ça aurait été
moins difficile ? Savez-vous le nombre
de pères de famille qui participent à cette
guerre ? Est-ce plus facile pour eux que
pour un tout jeune ‘hatan ? Je ne sais pas
répondre à cette question.

– Comment se porte Aaron aujourd’hui ?

– Son état est qualifié de grave mais stable.
Les médecins ont réussi à lui rendre
la vue, barou’h Hachem, mais ils le maintiennent
endormi pour réduire la douleur
et aussi pour éviter de plus graves dommages
au cerveau. Nous prions ensemble
avec le peuple d’Israël pour qu’il s’en
sorte. Aaron est un garçon très fort. Avec
l’aide de D.ieu, il guérira bien vite…


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