UN CÉLÈBRE romancier français
a pu écrire : « On
ne se console pas des
chagrins, on s’en distrait »…
Quel sophisme ! Et surtout que
de subtilités dangereuses ! S’il
était encore nécessaire de le
montrer, que l’on réfléchisse
donc seulement à la signification
si profonde des semaines de
la « né’hama » qui conduisent le
peuple juif jusqu’à Yom Kippour.
Car, bien loin de constituer des
jours de légèreté ou de « distraction
», elles sont au contraire
habitées par une exigence redoublée
d’étude et d’introspection censée nous conduire
au discernement authentique
de notre raison d’être. Et pour
cause : car on ne se console pas
dans l’oubli, et sûrement pas à
l’aide d’artifices susceptibles
de provoquer je ne sais quelle
étourderie de l’existence, voire
sa disparition…

Non, la consolation juive est par
essence retour sur une intériorité
responsable qui scrute avec
sincérité le sens des épreuves
qu’elle rencontre et le poids si
prégnant du chagrin que cellesci
ont parfois la force de provoquer.
Puisqu’en définitive, s’il
convient de ne surtout pas se
« distraire » du malheur, n’estce
pas – à l’image de cet élève
qui, imprégné de l’enseignement
qu’il reçoit, écoute les leçons de
son maître avec sérieux –, parce
que nous avons l’obligation de
chercher à lire dans ces traces
que l’adversité laisse derrière
elle, la Volonté dernière qui la
commande ?
Ici encore, la réponse est déjà
inscrite dans la question…

YEHUDA RÜCK


Avec l’accord exceptionnel d’Hamodia-Edition Française

Il est interdit de reproduire les textes publiés dans Chiourim.com sans l’accord préalable par écrit.
Si vous souhaitez vous abonner au journal Hamodia Edition Francaise ou publier vos annonces publicitaires, écrivez nous au :
fr@hamodia.co.il