Israël n’a pas tardé à réagir sainement à la démarche de Mahmoud Abbas à l’Onu. Après le vote aux Nations unies, accordant à l’Autorité palestinienne le statut d’observateur en tant « qu’Etat non membre », le gouvernement israélien a décidé de construire des milliers d’unités de logement en Judée-Samarie.
Les autorités israéliennes ont notamment prévu de relancer la construction dans le secteur E1, entre Jérusalem et Maalé Adoumim, considéré comme « litigieux » à l’étranger.
Le vice-Premier ministre, Moché Yaalon, a expliqué qu’Israël avait auparavant fait un geste en suspendant certains projets, pour permettre à Abbas de revenir à la table des négociations. « Mais comme il s’est rendu à l’Onu, violant de façon flagrante nos accords, nous avons libéré tout ce que nous avions gelé jusqu’à présent ».
Certains Etats occidentaux n’apprécient pas les nouvelles décisions du gouvernement israélien. La France et la Grande Bretagne envisageraient même, selon le quotidien israélien Haaretz, de rappeler leur ambassadeur pour consultations. Il s’agirait d’une action concertée de Paris et de Londres qui considéreraient qu’Israël « fait preuve d’ingratitude après le soutien qu’il a reçu de ces deux pays pendant l’opération Colonne de Nuée ».
Israël n’est donc pas libre, une fois de plus, de mener sa politique comme il l’entend. Il a fait l’objet également de vives critiques du secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon. Celui-ci, dénonçant la construction de 3000 appartements en Judée-Samarie, a prétendu que ces nouveaux chantiers « dans les implantations et à Jérusalem Est, risquaient de frapper un coup presque fatal aux chances de paix avec les Palestiniens ».
Ban Ki-moon a ensuite appelé les deux camps à « revenir à la table des négociations et à redoubler d’efforts pour parvenir à un accord de paix juste, global et durable ». Il a ensuite appelé Israël et les Palestiniens à éviter tout geste « provocateur ».