Après maintes discussions, Israël pourra finalement participer au projet européen "Horizon 2020" mais il a pour cela accepté un compromis. Au départ, il en avait été exclu, l’UE refusant de financer des programmes de recherche effectués en Judée-Samarie.
Dans le cadre de ce compromis, Israël déclarera officiellement qu’il n'accepte pas avec la formulation européenne de l’accord de coopération, établissant une différence entre les groupes de recherche se trouvant à l’intérieur ou au-delà de la Ligne Verte.
Mais il ajoutera qu’il respecte les décisions de l’UE selon lesquelles les projets réalisés au-delà de la Ligne Verte ne bénéficieront pas de son financement.
Un haut fonctionnaire israélien a expliqué clairement les positions de son pays : « L’Etat d’Israël n’approuve pas les vues politiques de l’Union européenne mais il est prêt toutefois à respecter la décision des Européens qui ne souhaitent pas que leur agent parvienne de l’autre côté de la ligne verte ». Il a ajouté : « L’accord répond à nos attentes et cela signifie donc finalement qu’Israël poursuivra sa coopération avec ce projet ».
La crise entre Israël et l’UE avait débuté en juillet dernier. Le Haut Commissariat européen avait alors publié ses directives, indiquant notamment que dans tout accord entre l’UE et Israël, il fallait introduire une clause stipulant que l’accord ne couvrirait pas ‘les territoires situés au-delà de la Ligne Verte, y compris à Jérusalem et sur le plateau du Golan’ ».
Israël avait formellement rejeté ces conditions restrictives, remettant sérieusement en question sa participation à ce programme scientifique de haut niveau. Les discussions qui s’en sont suivies entre le ministère israélien des Affaires étrangères et l’UE n’ont pas abouti et ont provoqué en outre un incident diplomatique.
Mais Israël n’a pas baissé les bras pour autant. Relançant le débat il y a quelques jours, Binyamin Netanyahou a chargé la ministre de la Justice Tsippi Livni et le vice-ministre des Affaires étrangères Zeev Elkin de mener de nouveaux pourparlers avec le Haut Commissaire Catherine Ashton pour trouver une solution qui satisfasse tout le monde. Et finalement, la question a été réglée.
En Israël, on est soulagé et content du résultat de ces tractations. Il faut dire que ce projet est très important : Israël doit y investir près d’un milliard d’euros et recevoir, en contrepartie, une aide de 1,5 milliard d’euros.
Pour le professeur Ruth Arnon, présidente de l’Académie nationale des Sciences d’Israël, cet accord est vital pour l’avenir scientifique d’Israël.
"Horizon 2020" est un nouveau programme de financement européen pour la recherche et l’innovation pour la période 2014-2020. Il s’articule autour de trois grandes priorités : l’excellence scientifique, la primauté industrielle et les défis sociétaux. Il commencera à fonctionner le 1er janvier 2014.