Rabbi Chmouël Strauss, le bras
droit du rav Halperin, nous
a montré différents objets
exposés à l’Institut où ont été appliquées
des techniques spécialement
conçues par une équipe de talmidé
‘ha’hamim et d’ingénieurs afin de
permettre de mettre en marche des
appareils électriques en cas d’urgence
sans profaner le Chabbat
(« le’halel Chabbat min haTorah »)
Le « Héter de Grama »
Beaucoup d’inventions techniques
de l’Institut fonctionnent sur la base
du principe du « héter de grama »
par lequel l’action est déclenchée de
façon indirecte, comme par exemple
en ayant été programmée pour
fonctionner en permanence, avec
un élément spécial dans la machine
en question qui empêche son fonctionnement.
Or en appuyant sur le
bouton, l’appareil se met en marche
éliminant cet obstacle, mais la
personne qui a appuyé le bouton
n’a pas vraiment mis en marche le
mécanisme : il en a seulement libéré
ses « freins », pourrait-on dire.
Selon le rav Halperin, ces héterim
ne peuvent être permis que pour un
« tsore’h gadol » – un besoin vraiment
pressant. Et de fait, l’Institut
ne fournit cette invention qu’aux
personnes qui ont réellement besoin
de faire fonctionner des appareils
électriques dans des cas très
spéciaux.
Le téléphone ouvert
en permanence…
L’un des gadgets qui fonctionne sur
le principe de la grama est justement
le téléphone chomer Chabbat.
Au lieu des boutons habituels, cet
appareil a des trous, et une pointe
est introduite dans le trou correspondant
au numéro voulu. Chaque
touche de ce téléphone est en
permanence en train d’essayer de
composer chaque numéro, mais
un élément dans le téléphone l’empêche
de composer le numéro. En
plaçant la pointe dans l’orifice
correspondant au chiffre désiré, le
numéro peut être composé en empêchant
cet élément de fonctionner
pour bloquer l’action.
Les rabbins soulignent que cet appareil
chomer Chabbat n’est à utiliser
qu’en cas d’urgence, seulement
pour appeler un médecin ou un
hôpital. Le système d’appel chomer
Chabbat installé dans les hôpitaux
qui indique qu’un patient a besoin
d’aide fonctionne de la même
façon.
Comment traverser
une route ?
Selon une étude récente, plus de
20 % des accidents de la route
dont les victimes sont des piétons
se produisent à proximité ou sur
les passages piétonniers. En outre,
cette étude a montré que la plupart
de ces accidents se produisent en
soirée car les conducteurs ne distinguent
pas clairement les passages
réservés aux piétons.
Afin de résoudre ce problème, la
société israélienne « Delmark »
installe des petites lumières clignotantes
dans la chaussée devant
le passage clouté, et dès qu’un
piéton l’emprunte, les lumières se
mettent à clignoter. Cette société
a déjà installé ce système sur plusieurs
routes de campagne à Kiryat
Gat, avec de très bons résultats.
Mais les directeurs de cette compagnie
se sont adressés à l’Institut
des sciences et de la Hala’ha pour
trouver une solution afin que ce
système puisse être aussi utilisé
le Chabbat. Maintenant, pour les
piétons religieux qui ne reconnaissent
pas les « hétérim » (les
autorisations exceptionnelles),
Delmark a programmé les lumières
de façon à ce qu’elles clignotent
pendant trois minutes, toutes
les dix minutes, et un signe avertit
les personnes chomer Chabbat de
ne pas traverser la route tant que
ces lumières ne clignotent pas.
Mais l’Institut a de nouveau fait
appel à l’idée du grama pour éviter
une autre source possible de
« ‘hiloul Chabbat » : ainsi, grâce
à ce procédé, en passant devant
le rayon de lumière, le piéton annule
l’élément qui empêchait les
lumières de clignoter. Il n’active
donc pas le système qui allume les
lumières, mais élimine seulement
l’élément qui empêchait les lumières
de s’allumer.
Les réfrigérateurs
de Chabbat
Si vous ouvrez votre réfrigérateur
le Chabbat, de l’air plus chaud
s’introduit et lorsque l’intérieur
de cet appareil électroménager se
réchauffe à un certain degré, son
thermostat lance le moteur pour
que la température souhaitée soit
maintenue. Ce qui est très problématique
le Chabbat ! Or pour
neutraliser cet effet, l’Institut a
installé plusieurs réfrigérateurs
comportant « l’élément C500 », qui
a été agréé et garanti par la société
d’électro-ménager « Sharp ». Avec
cette puce spéciale spécialement
programmée, le compresseur et
le moteur fonctionnent automatiquement,
ce qui fait qu’en ouvrant
la porte, on n’entraîne plus la
possibilité d’un « ‘hiloul Chabbat’.
De plus, un « gadget » de ce type
a été introduit dans les distributeurs
d’eau chaude ou froide. Ce
n’est pas une solution pour l’eau
chaude, mais cela permet d’utiliser
l’eau froide le Chabbat.
Sur le thème de l’eau, rav Strauss
raconte une anecdote intéressante
: une société israélienne a acheté
une machine qui fabriquait de l’eau
avec de l’air condensé. Lorsque cet
appareil était encore à l’Institut
pour les expériences, des étudiants
de yéchiva en visite sur place ont
pu boire de l’eau de cet appareil,
et quand on leur a demandé quelle
bera’ha ils pensaient devoir faire
avant de boire ces verres d’eau,
les étudiants – assez surpris – ont
répondu « Chéhakol, bien sûr ! »…
Mais le rav Strauss a insisté : d’où
vient cette eau ? Et lorsque les
étudiants ont commencé à regarder
la machine, ils se sont aperçus
qu’elle ne comportait aucun tuyau
d’arrivée d’eau. « Alors, d’où vient
l’eau ? », ont-ils eux aussi demandé.
Rav Strauss leur a alors expliqué
le concept de la fabrication de
l’eau par condensation d’air… Et le
rabbin de conclure : « En matière
de Hala’ha, rien n’est jamais évident
! ». (Même si dès le départ,
les étudiants avaient bien sûr dit la
bonne bera’ha.).
Des satellites déjà
dans l’espace
à « reprogrammer »
pour le Chabbat ?
« Lorsque nous voulons savoir si
quelque chose convient pour le
Chabbat, nous démontons l’appareil
en question et nous étudions
comment fonctionne chacun de ses
composants, explique rav Strauss.
Or c’est seulement à ce momentlà
que nous nous tournons vers
les Ecrits – séfarim spécialisés et
ouvrage de Hala’ha – pour décider
quoi faire ! ».
Et rav Strauss de raconter que lorsque
le satellite israélien Amos a été
lancé dans l’espace, on a demandé
à l’Institut s’il fallait le « reprogrammer
» pour le Chabbat : était il
permis de le reprogrammer, ou
faudra-t-il risquer de perdre des
millions de dollars ?
Pour répondre à cette question fort
difficile, l’Institut a rencontré une
équipe de la NASA afin de mieux
saisir les tenants et aboutissants
techniques de la question elle même,
et ce n’est qu’après cette
phase analytique et exploratoire
que l’Institut a pu proposer d’aider
à trouver une solution pour le
Chabbat dans l’espace…
Voilà une dizaine d’années, la
Compagnie nationale d’Électricité
(CNE) a également commencé à
collaborer avec l’Institut si bien
que de nombreux changements
ont pu être apportés après que les
directeurs de la CNE ont réalisé
que de plus en plus de Juifs observants
achetaient des groupes électrogènes
pour leur usage personnels
durant le Chabbat. L’Institut
a aussi reçu l’assurance que si la
CNE était un jour totalement privatisée,
ses nouveaux acquéreurs
continueront à collaborer avec lui
et à suivre ses conseils.
De l’eau chaude permise
pour Chabbat
Une autre invention plus simple
est cet appareil produisant de
l’eau chaude en permanence. Il
comporte deux réservoirs d’eau
chaude : l’un qui contient l’eau
chaude, et l’autre – vide – où l’eau
chaude bout toutes les demi-heures
ou selon une durée réglée par
l’utilisateur. L’eau qui bout dans le
deuxième réservoir déborde dans
le réservoir plus large. Si ce second
réservoir est déjà plein, l’eau
s’écoule dans les canalisations
des égouts par un orifice prévu
à cet effet. Cette invention s’est
avérée si utile que dans les hôtels,
on l’utilise toute la semaine parce
qu’il ne faut jamais y ajouter
d’eau…
« Bichoul Akoum »
La « Bichoulit » est un procédé
qui résout le problème du
« bichoul akoum » et qui garantit
que seul le machguia’h d’une cuisine
d’un lieu public – et seulement
lui ! – puisse allumer le feu.
Le machguia’h, qui détient seul la
clé de la Bichoulit, met en marche
cet appareil en entrant dans
la cuisine, si bien que le feu est
potentiellement allumé. La seule
chose qui manque est donc la
casserole. Or le machguia’h peut
quitter les lieux car l’employé
non juif n’a plus qu’à poser sa
casserole sur le feu, connecter
la Bichoulit et le feu s’allumera
seul après l’action préliminaire
déclenchée par le machguia’h.
Conséquence : la nourriture cuit
de façon parfaitement casher !
Ce procédé n’est pas en principe
destiné aux hôtels ou restaurants
– où il revient moins cher
de payer un machguia’h en permanence
– mais plutôt pour des
usines de grande taille situées à
l’étranger.
Le fauteuil roulant
« chomer Chabbat »
Un autre gadget exposé à l’Institut
est un fauteuil roulant électrique
qui fonctionne à la pression
de l’air. Bien qu’il existe déjà des
fauteuils roulants utilisables le
Chabbat pour les handicapés,
le rav Halperin n’autorise leur
utilisation qu’au domicile de
la personne, et ils ne peuvent
même pas servir à se rendre à
la synagogue. « La ligne rouge
entre le fauteuil électrique et un
scooter électrique ou une voiture
électrique est très fine et trop
dangereuse !, » explique le rav
Strauss. Voilà pourquoi l’Institut
a inventé le fauteuil roulant
à air comprimé, qui n’est pas
très pratique à utiliser comme
véhicule courant.
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