APRÈS LES remontrances faites
au peuple d’Israël de
s’être affligé lors du récit
des explorateurs et d’avoir
désespéré d’entrer en terre d’Israël,
survient le terrible décret
du Saint Béni Soit-Il de faire
disparaître la génération du désert
à travers un long processus
d’exil et de dislocation qui durera
40 longues années, comme
il est dit : « Une année pour chaque
jour, vous porterez la peine
de vos crimes ! », (Bamidbar, 14,
34).
Pourtant, au lendemain de cette
terrible sanction, des hommes se
levèrent et allant à l’encontre de
la décision divine, s’affirmèrent
être prêts à « marcher vers le
lieu que D.ieu a désigné », (Ibid.,
40). Et bien que Moché Rabbénou
les ait prévenus en ces
termes : « Pourquoi transgressez-
vous la Parole de D.ieu ?!
Celle-là ne réussira pas (Hi lo
Titsla’h) ! N’y montez pas, car
D.ieu n’est pas avec vous ! » -,
ils s’obstinèrent (Vayaéfilou) et
se rebellèrent jusqu’à être mis
en pièce par les Cananéens et les
Amalécites qui les attendaient
de l’autre côté de cette montagne
que Rachi nomme de façon
énigmatique « le chemin par lequel
on monte pour atteindre la
terre d’Israël » (Idem.).
Tant et si bien que cette équipée
spontanée, dont les membres
voulurent suivre avec insistance
leurs propres opinions en les
considérant supérieures à celles
de la plus haute autorité de la
Torah qu’était Moché, portera
désormais pour les générations
à venir le nom de « maapilim » –
« les obstinés » – que le Midrach
Tan’houma nomment littéralement
« ceux qui provoquent
l’obscurité » !
Or, dans son livre : « Tsidkat
haTsadik » (40), le rav Tsadok
haCohen de Lublin (1823-1900)
précise à ce propos : « Si ces
hommes ne réussirent pas, c’est
parce que l’heure n’était pas venue.
Leur entreprise en effet relevait
d’une arrogance (Azout Panim)
et d’une insolence (‘Houtspa)
incompatibles avec cette
date. Toutefois [comme cela est
enseigné dans la dernière Michna
du Traité talmudique Sota,
page 49/b-Ndlr], en approchant
de la fin de l’exil, ‘lors de [cette
période dénommée] les talons
du Messie, l’insolence l’emportera’
(‘Houtspa Yasgué) ; tant
et si bien qu’une telle occasion
[de monter en terre d’Israël indépendamment
de l’assentiment
divin-Ndlr] deviendra possible.
Tel est le sens de l’exclamation
de Moché : ‘Celle-là ne réussira
pas [hi lo Titsla’h] !’. ‘Celle-là’,
précisément ! Ainsi que nos Sages
l’enseignent : partout où il
est dit ‘celle-là [hi]’, il faut entendre
‘celle-là, mais pas une
autre [hi vélo a’hérèt]’. Et ce,
parce qu’effectivement une autre
occasion existe où une telle
entreprise réussira : celle qui
prend forme aujourd’hui, sur les
‘Talons du Messie’ ! ».
A méditer…
YEHUDA RÜCK
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