Le cas est unique et ne peut en aucun cas créer un précédent : le tribunal rabbinique régional de Safed vient, de façon exceptionnelle, de délivrer une femme des liens du mariage. Les circonstances sont très particulières : le mari est hospitalisé depuis sept ans dans un état végétatif persistant sans le moindre espoir d’amélioration. 

Pour rendre ce jugement, les Dayanim se sont inspirés d’un processus appelé « Guett Zikouï », dans le cadre duquel les juges rabbiniques décrètent que l’époux souhaite accorder le divorce à sa femme. La décision a été prise il y a deux mois et le verdict a été publié en fin de semaine par un collège des rabbanim qui l’ont approuvé, sous la direction du Rav Ouriel Lavi. 
 
Ce jugement ne fait pas l’unanimité : le grand rabbin séfarade d’Israël, Rav Itshak Yossef, président du grand tribunal rabbinique, et plusieurs autres rabbins ne l’ont pas entériné. Mais les autres juges rabbiniques siégeant à Safed, qui avaient pris comme référence des autorités religieuses reconnues de tous telles que le Rav Tsvi Pessah Frank et le Hazon Ich, étaient assez nombreux et assez compétents pour que ce jugement soit considéré comme tout à fait valable et incontestable.
 
Dans leur verdict, ils ont écrit ce qui suit : « Sur la base des éléments se trouvant en notre possession et des avis médicaux, nous sommes arrivés à une conclusion claire et indubitable : le mari, dans son état actuel, n’est pas en mesure de communiquer, de quelque façon que ce soit, avec son entourage. Il n’est pas conscient et ne comprend pas, même à un niveau minimum, ses besoins les plus élémentaires ».
 
Les rabbins ont donc estimé que le statut d’épouse de la femme est remis en question et que, par conséquent, ses devoirs envers lui ne sont plus réels. Ils se sont également appuyés sur le fait que cela ne change rien aux conditions dans lesquelles vit actuellement le mari, qui doit continuer à recevoir tous les soins que son état nécessite.
 
Le cas est exceptionnel et les juges rabbiniques ont tenu à souligner qu’il ne devait, en aucun cas, servir de modèle pour un autre jugement qui pourrait paraître similaire.