Craignant pour leur sécurité, nombre d’agences de certification israéliennes ont cessé d’envoyer leurs inspecteurs en Turquie.

Au pays du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, ce n’est pas seulement l’industrie du tourisme qui fait les frais des relations plus que tendues avec Israël. En effet, en raison de la situation actuelle, les principales agences de certification israéliennes ont cessé d’envoyer leurs inspecteurs sur place, inspecteurs dont la mission est de vérifier que les productions qu’ils surveillent sont fabriquées conformément à la Halacha.
   Certes, il existe encore des produits cachers exportés vers l’Etat hébreu. Ceux-ci sont produits dans des usines pour lesquelles certaines agences de certification – généralement pas celles qui s’adressent à un public plus orthodoxe – ont estimé qu’une visite des lieux effectuée à intervalle régulier suffisait. Pour les autres, c’est le point mort.
   Ainsi, par exemple, le Badatz de Jérusalem a fait savoir qu’il ne renverrait ses machguihim en Turquie que lorsque le ministère des Affaires étrangères confirmerait que les touristes israéliens peuvent y aller sans courir de danger particulier. « Avant les derniers incidents, nous avions quatre ou cinq inspecteurs en Turquie chaque semaine », a expliqué au journal Haaretz un responsable du Badatz, lequel vérifie principalement sur place la fabrication de pâtes. En la matière, précise ce dernier, si  le marché est encore bien approvisionné, cette denrée risque bientôt de manquer.
 
« Le côté sacré de la vie humaine est plus important que des tomates »
 
   Du côté de O.K., le vice-président du département de la cacherouth, Moshé Weinstein, confirme que son organisme fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter d’envoyer ses inspecteurs en Turquie. « Ils ont peur d’y aller », ajoute-t-il en soulignant qu’en cas d’absolue nécessitée, O.K. enverra bien quelqu’un mais que, dans un tel cas, le machguiah aura à sa disposition un mode de transport personnel pour le mener de son hôtel à l’usine.
   Même son de cloche du côté de l’agence de certification du Rav Landa (de Bné Brak) qui a, elle aussi, totalement cessé d’envoyer ses inspecteurs en Turquie. « Nous pensons que le côté sacré de la vie humaine est plus important que des tomates, dit son directeur, Yehoudah Katz. Nous avons beaucoup de producteurs en Turquie,mais personne n’est irremplaçable ».

C.G