Des inconnus ont déposé cinq pieds de porcs ensanglantés sur la statue du diplomate suédois qui a sauvé des dizaines de milliers de Juifs pendant la Shoah. C’est un groupe de rabbins, en visite dans la capitale hongroise, qui a découvert ce spectacle choquant et a immédiatement alerté les autorités.
Raoul Wallenberg, né en Suède en 1912, était un diplomate très courageux qui a sauvé de nombreux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Envoyé en mission à Budapest, il a délivré des passeports temporaires et a négocié également avec des officiels nazis, évitant ainsi la déportation à des dizaines de milliers de Juifs hongrois. Ils sont entre 30 000 et 100 000 à avoir bénéficié de sa protection.
Jusqu’à ce jour, on ignore quel a été son destin et où il a été enterré. Arrêté en janvier 1945 par l’Armée Rouge, il aurait été soupçonné d’espionnage au profit des Etats-Unis. Les Soviétiques ont ensuite prétendu qu’il était mort d’une crise cardiaque en 1947 mais cette version a été démentie par la suite par des témoins qui ont affirmé l’avoir vu vivant dans des prisons de Russie ou de Sibérie.
Wallenberg a reçu du mémorial de Yad Vashem de Jérusalem, à titre posthume, la médaille des Justes parmi les Nations. Il a également été nommé « citoyen d’honneur » d’Israël. La même distinction lui a été décernée plus tard par les Etats-Unis, le Canada et la Hongrie.
D’autres actes antisémites ont été commis ces derniers temps à Budapest : l’an dernier, un drapeau d’Israël avait été incendié lors d’une manifestation anti-israélienne, sans doute par des militants d’extrême droite. Deux mois plus tôt, des milliers de personnes, s’identifiant avec le parti fasciste, s’étaient rassemblées devant les bureaux de l’Agence Juive et l’un des meneurs avait alors qualifié le chef du gouvernement hongrois de « valet des Juifs libéraux ».
L’ambiance semblerait plutôt malsaine dans le pays. C’est ce qu’a fait remarquer récemment un journaliste hongrois, Boris Kálnoky, écrivant pour le quotidien allemand « Die Welt ». Dans un article publié en janvier 2012, il a souligné qu’une « culture de la haine » régnait en Hongrie et que le mot « juif » y était devenu une insulte.
