Le Conseil rabbinique européen a tenu cette semaine son assemblée générale à Budapest en présence de plus de 300 rabbins venus d’Europe et d’Israël. Un des moments forts de cette rencontre : la marche des Vivants, à l’occasion du 70e anniversaire du massacre des Juifs de Hongrie. VIDEO. 

Les participants à ce congrès ont suivi pas à pas la trace de tous ces Juifs victimes de la barbarie nazie : en 1945, des milliers d’entre eux, réunis au bord du Danube, ont reçu l’ordre de retirer leurs chaussures. Puis leurs bourreaux ont ouvert le feu sur eux et ont ensuite jeté leurs corps dans le fleuve.

Aujourd’hui, une soixantaine de paires de chaussures en bronze, placées sous forme de mémorial sur le quai du Danube, près du Parlement, rappellent cette tragédie.
 
Le cortège était conduit par les deux grands rabbins d’Israël, les rabbanim Itshak Yossef et David Lau, accompagnés du Admour de Kaliv, rescapé de la Shoah, et du rav Elie Ben Dahan, vice-ministre des Cultes.  

La police a interrompu momentanément la circulation dans le centre ville pour permettre le bon déroulement de ce défilé solennel auquel ont participé, hormis les rabbins du Congrès, les familles des victimes et plusieurs ministres du gouvernement hongrois.

Parmi les personnalités hongroises présentes, on peut citer le député-bourgmestre de la ville, István Tarlós, des conseillers municipaux et le ministre hongrois de la Défense Csaba Hende.

Parmi les orateurs, deux rabbanim ont particulièrement touché l’assistance par leurs propos : le Rav David Moshé Lieberman et l'Admour de Kaliv.

Le Rav Lieberman, rabbin de la communauté Shomré Hadat d’Anvers et l’un des membres les plus âgés du Conseil – il a plus de 90 ans – a raconté, d’une voix brisée par l’émotion, comment les Nazis avaient tiré sans pitié sur des hommes, des femmes et des enfants : « Il est difficile de trouver les mots pour décrire l’horreur à Budapest il y a 70 ans. Mais il est encore plus dur de penser qu’on voit à nouveau, en Europe, que des Juifs sont harcelés par des gens animés par la haine ».

Pour le Rav Lieberman, le message qu’il faut délivrer aujourd’hui doit être positif et il faut se tourner vers l’avenir. Il a fait part de sa satisfaction face à l’épanouissement de la vie juive en Europe et plus précisément en Hongrie en expliquant qu’il fallait « répandre l’enseignement du judaïsme dans tout le Continent ».

Le Rav de Kaliv a rappelé quant à lui les terribles souffrances qui lui ont été infligées dans les camps de la mort pendant la Shoah. C’est en versant des larmes qu’il a évoqué les scènes atroces auxquelles il a assisté alors et ajouté que dans ses prières adressées au Tout Puissant, il s’était engagé, s’il sortait vivant de la Tourmente, à consacrer toute sa vie à la sanctification du Nom Divin.

Il a terminé en déclarant combien il était heureux d’avoir pu assister à la renaissance et au développement du Monde de la Tora. Les rabbins ont ensuite poursuivi leurs débats avec, pour thème central cette année, les problèmes de l’assimilation.

 

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