La BBC parle, dans ses colonnes, des blessés syriens qui trouvent refuge et soins en Israël. Le correspondant de la célèbre chaîne britannique à Safed, dans le Nord du pays, a raconté notamment la naissance de bébés syriens à l’hôpital Ziv.

Dans son reportage, Kevin Connolly souligne qu’il ne peut révéler l’identité des nouveau-nés ni de leurs mères, par crainte de représailles à leur retour dans leur village. Parlant de l’une d’entre elles, il indique simplement qu’elle paraissait « fatiguée mais heureuse » lorsqu’il l’a rencontrée, et surtout « désireuse de louer la gentillesse de l’équipe médicale qui a si bien pris soin d’elle ».
 
Racontant son histoire, il a précisé qu’elle avait eu les premières douleurs alors qu’elle se trouvait encore dans son village en Syrie : « Arrivée à la clinique locale, on lui a dit qu’on ne pouvait pas s’occuper d’elle. Son mari, très inquiet, savait qu’il pouvait la transporter en Israël. C’est ainsi que le couple a entrepris sa course périlleuse en direction de la frontière dans un pays en guerre ».
 
Le couple s’est rendu à un endroit où il pouvait être aperçu par les soldats israéliens patrouillant le long de la frontière. Pris en charge par les infirmiers de Tsahal, la future accouchée a ensuite été transportée à l’hôpital Ziv où elle a donné naissance à son enfant.
 
Le journaliste précise encore qu’elle est « la 177e personne qui effectue ce trajet jusqu’à la salle d’urgence «, en soulignant l’accueil extraordinaire réservé aux blessés syriens fuyant la guerre civile.
 
Et de rappeler : « La Syrie et Israël se considèrent comme des ennemis, ils se trouvent en état de guerre depuis des décennies. Et pourtant, depuis l’arrivée des premiers patients il y a neuf mois, ce système de transfert fonctionne si bien que certains d’entre eux arrivent avec des lettres de recommandations de médecins syriens pour leurs confrères israéliens ».
 
Le directeur de l’hôpital Ziv, Dr Oscar Embon, a confié au reporter britannique : « De très belles relations se sont établies entre nos équipes médicales et les gens qui viennent se faire soigner. La plupart d’entre eux nous expriment leur gratitude et leur souhait de paix entre les deux pays ».
 
Et de conclure : » Les Syriens qui rentrent chez eux ne peuvent pas trop parler de l’aide qu’ils ont reçue ici. Le simple fait de dire qu’ils étaient en Israël peut déjà les mettre en danger. Mais, d’une façon ou d’une autre, cela se sait et il semble que tant que la guerre civile durera, le nombre des blessés recherchant de l’aide continuera à augmenter ».