Le chef de file de la droite dure néerlandaise Geert Wilders, reconnu non coupable d’incitation à la haine et à la discrimination raciale et religieuse, a affirmé que sa relaxe constituait « une victoire pour la liberté d’expression ».
« Ce n’est pas seulement une grande victoire pour moi-même, c’est une victoire pour la liberté d’expression », a commenté Wilders devant la presse à l’issue du jugement rendu par le tribunal d’Amsterdam. « Aussi longtemps que je vivrai, je continuerai de m’exprimer », a assuré le chef de file du Parti pour la liberté (PVV), qui soutient au Parlement le gouvernement du Premier ministre libéral Mark Rutte.
Le dirigeant du Parti de la liberté (PVV), accusé notamment d’avoir comparé l’islam au nazisme, avait déclaré lors d’une audience que son procès était celui de la liberté d’expression en Europe, menacée selon lui par l’islam.
« Cela signifie que c’est légal de critiquer l’islam », a déclaré en anglais à l’intention des médias étrangers le député néerlandais qui s’est dit « extrêmement ravi et content ». Le tribunal d’Amsterdam a reconnu Geert Wilders, 47 ans, non coupable d’outrage à un groupe de personnes et des quatre chefs d’incitation à la haine et à la discrimination raciale et religieuse. Le député encourait jusqu’à un an de prison ou 7 600 euros d’amende. Geert Wilders était poursuivi précisément pour avoir notamment comparé le Coran à Mein Kampf d’Adolf Hitler et avoir appelé les Musulmans à se conformer à la « culture dominante » ou à s’en aller, dans des propos tenus entre 2006 et 2008 dans des journaux néerlandais, sur des forums internet et dans son film de 17 minutes Fitna (« Discorde » en arabe).
Le parquet avait décidé le 30 juin 2008 de ne pas engager de poursuites contre le député à la suite de plaintes déposées contre lui, avant d’y être contraint, le 21 janvier 2009, par la cour d’appel d’Amsterdam.
« Vous êtes relaxé de tous les chefs d’accusation pour lesquels vous étiez poursuivi », a déclaré le juge Marcel van Oosten lors de l’audience publique, suivant les réquisitions du parquet. « Les déclarations de M. Wilders ne constituaient pas une critique des individus eux-mêmes mais une critique de leurs croyances », a déclaré le juge, selon lequel « le tribunal juge ces déclarations acceptables en raison du contexte et du débat de société ». « Le tribunal estime que ces déclarations sont grossières et dénigrantes », a-t-il toutefois dit avant d’ajouter : « mais elles ne constituent pas une incitation à la haine » notamment.
Le PVV de Geert Wilders, qui affirme lutter contre l’islamisation des Pays-Bas, était arrivé troisième aux élections législatives anticipées du 9 juin 2010 avec 24 sièges de députés sur 150. Par Amos Lerah [Source JSSNews]
