C’est une affaire très grave : un procureur argentin qui enquêtait sur les circonstances de l’attentat contre la communauté juive de Buenos Aires a été retrouvé mort chez lui.
L’affaire remonte à plus de 20 ans : le 18 juillet 1994, une voiture piégée explosait à Buenos Aires, provoquant l’effondrement d’un immeuble abritant plusieurs associations juives. Le bilan avait été terrible : 85 morts et des centaines de blessés. Deux ans plus tôt, un attentat avait été perpétré contre l’ambassade d’Israël dans la capitale argentine, faisant 29 victimes. Jusqu’à ce jour, les investigations sur ces deux drames n’ont pas réellement abouti.
Alberto Nisman, qui s’occupait du dossier depuis dix ans, a demandé la semaine dernière qu’une enquête soit ouverte contre la présidente du pays, Cristina Kirchner et le ministre des Affaires étrangères Hector Timerman qu’il soupçonnait d’entrave au profit de l’Iran, soupçonné d’être derrière ces attentats. Il devait également témoigner devant le Congrès argentin.
Son décès a été provoqué par une arme à feu et les médias locaux ont estimé qu’il s’était suicidé. Mais aucune confirmation officielle n’a été apportée à cette information. En revanche, le procureur avait laissé entendre, dans une interview en 2009, qu’il avait reçu de nombreuses menaces de mort. Dix policiers assuraient en permanence sa protection.