Alors qu’on commémore en Israël le Yom HaShoah VeHaguevoura, un rapport du Centre d’étude du judaïsme contemporain de l'Université de Tel Aviv fait état d’une montée inquiétante de l’antisémitisme dans le monde, et plus particulièrement en France. Toutefois, ce serait la Hongrie qui détiendrait les chiffres les plus préoccupants, selon le président du Congrès Juif européen Moshé Kantor.

Lors d’une conférence de presse ce dimanche à Tel Aviv, portant sur les résultats d’une enquête sur l’antisémitisme, Kantor a souligné qu’il ne se passait pas une semaine sans incident contre un groupe minoritaire.
 
Il a indiqué que des hommes politiques d’extrême droite et des néonazis faisaient régulièrement des remarques désobligeantes qui pourraient à la longue s’avérer menaçantes. Et d’affirmer : « En tant que leader juif, je ressens clairement un danger croissant pour les communautés, pour les gens qui marchent dans la rue, pour les synagogues et pour les écoles juives ».
 
D’après le rapport du Congrès Juif européen, les incidents antisémites, comprenant vandalismes et menaces directes, auraient augmenté de 30 % au cours de la dernière année. En 2012, on en dénombre 686 dont 200 en France. Dans ce pays, les chiffres sont en nette augmentation depuis l’horrible tuerie de Toulouse avec une hausse de 58 % des événements antisémites par rapport à 2011. En Pologne, ce sont surtout les cimetières et les monuments en mémoire des victimes de la Shoah qui ont été vandalisés.
 
Les chiffres, de façon globale, sont très alarmants, de l’avis de Moshé Kantor qui n’a pas hésité à souligner que « l’année 2012 serait marquée notamment par le retour d’un nazisme politique dans certains régimes en Europe ».
 
Il a cité Jobbik en Hongrie, Aube Dorée en Grèce et Svoboda en Ukraine en précisant : « Ce sont des partis néonazis qui ont dépassé toutes les lignes rouges sur un continent où on espérait ne plus jamais voir ni salut hitlérien, ni croix gammées ni appels à la discrimination contre les Juifs ». Et d’ajouter : « Nous attendons à présent des réactions musclées en vue d’éradiquer ce phénomène, tant du gouvernement hongrois que de l’Union européenne ».