C’est bien plus qu’un geste symbolique : en décidant d’aller à Dachau, la chancelière Angela Merkel se démarque nettement de ses prédécesseurs en assumant le passé d’une Allemagne capable des pires atrocités.

Jamais un chef de gouvernement allemand, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, n’avait eu le courage de visiter ce camp de la mort nazi. C’est donc une première pour la chancelière Angela Merkel qui prévoit de se rendre mardi prochain à Dachau.

Cette visite s’inscrit dans le cadre de la campagne électorale pour les élections fédérales prévues le 22 septembre prochain.
 
Mme Merkel sera accompagnée du ministre de l’Education de Bavière, le docteur Ludwig Spaenle, et de Max Mannheimer, président de l’organisation des anciens détenus de Dachau, âgé aujourd’hui de 93 ans.

Pour lui, la visite d’Angela Merkel revêt une grande importance, dans un contexte où l’antisémitisme ne fait que croître et où les provocations des militants d’extrême droite se multiplient.
 
Le camp de concentration de Dachau a été construit en 1933, quelques mois à peine après l’avènement d’Hitler au pouvoir.

Au départ, il servait de lieu d’internement pour les opposants politiques mais par la suite, des déportés juifs originaires de Bavière y ont également été emprisonnés, ainsi que des prisonniers de guerre soviétiques. Un grand nombre de « détenus » étaient des Chrétiens.
 
Le camp de Dachau est très vite devenu un modèle pour les Nazis qui ont élevé d’autres camps aussi sinistres. D’après les documents, plus de 30 000 personnes ont péri à Dachau. Mais de nombreux déportés étaient transférés ailleurs pour être gazés.