Immigration, intégration, le débat fait rage, mais pas uniquement en France. Outre Rhin la chancelière allemande a remis sur le devant de la scène des questions difficiles en proclamant, un peu trop vite au goût de certains la fin du multiculturalisme. La communauté juive a très vite fait part de ces craintes devant la radicalisation du débat. 

Le Conseil central des juifs d'Allemagne a mis en garde samedi contre une montée de l’intolérance au sein de la société allemande, alors que le débat sur l'intégration des musulmans et des Turcs fait rage depuis des semaines dans ce pays.

Pour le secrétaire général du Conseil central, Stephan Kramer, les résultats d'études récentes devraient inciter à "tirer le signal d'alarme" et susciter un sursaut du gouvernement pour agir contre les idées antidémocratiques.

Il a dénoncé le discours "pas seulement mesquin mais carrément irresponsable" du chef de la CSU, la branche bavaroise de la CDU de la chancelière Angela Merkel, Horst Seehofer, et le débat "démesuré, hypocrite et hystérique" sur l'intégration en Allemagne.

Selon un sondage de la Fondation Friedrich-Ebert, 58,4% des Allemands estiment qu'il faut considérablement restreindre la pratique de l'islam en Allemagne et 55,4% disent comprendre que "pour certaines personnes les Arabes soient désagréables".

Un membre de cette même Fondation a jugé "préoccupant de constater des prises de position d'extrême droite dans les couches médianes de la société: à l'est et à l'ouest, dans toutes les tranches d'âge (…), chez les femmes et les hommes".