En choisissant de faire coïncider leur conférence avec le Yom Hashoah et en y
invitant le négationniste Ahmadinejad, les organisateurs de la conférence de
Durban ont de leur propre main provoqué son échec.

EST-CE UNE stratégie de la provocation
délibérée ? À moins
que cela ne soit tout simplement
plus fort que lui : le président
iranien Mahmoud Ahmadinejad
s’est encore laissé aller à sa haine
d’Israël, lundi soir, à la tribune de
la conférence sur le racisme organisée
à Genève. Une logorrhée qui
a provoqué le départ immédiat des
représentants de l’Union européenne,
transformant ainsi Durban 2 en
fiasco.

Grâce à son meilleur ennemi, Israël
voit ainsi se justifier la mise en garde
qu’elle adresse depuis plusieurs
années à la communauté internationale
: comme la première édition organisée en Afrique du Sud en 2001, celle-ci allait offrir une tribune
à ceux qui font l’amalgame entre sionisme et racisme. Et comment en douter après les mots de Mahmoud Ahmadinejad : « [Les Alliés] ont envoyé
des immigrants d’Europe, des États-Unis et du monde de l’Holocauste
pour établir un gouvernement raciste en Palestine (…). Des efforts doivent être faits pour mettre un terme
aux abus des sionistes et de leurs partisans » ?

À Jérusalem, on n’a d’ailleurs pas caché une certaine satisfaction devant
la réaction ferme et immédiate de l’Union européenne. Pour la diplomatie
israélienne, c’est un succès,
d’autant qu’une dizaine de poids lourds de la communauté internationale,
dont les États-Unis, avaient choisi de boycotter la conférence de l’ONU : « Cela fait deux ans que nous travaillons auprès des chancelleries occidentales pour obtenir un tel résultat 
», a déclaré un haut fonctionnaire
du ministère israélien des Affaires
étrangères.

Mais dans ce combat, Israël n’était pas seul, puisqu’il a pu compter sur la mobilisation des organisations juives de Diaspora, en particulier le Crif, très actif sur ce dossier. Son président, Richard Prasquier a ainsi salué le camouflet – initié par le représentant
de la France – infligé au président iranien « au moment où il lançait ses diatribes habituelles et intolérables ». À noter également l’action menée par le Forum contre l’antisémitisme parrainé par l’Agence
juive et par l’Union des Étudiants Juifs de France, très présente à Genève
et dont le président Raphaël Hadad, déguisé en clown, a interpellé
Ahmadinejad durant son discours qualifiant la conférence de cirque.
L’appel à la haine du président iranien
qui tombait d’autant plus mal que l’ouverture de la Conférence sur le racisme correspondait au début du Yom Hashoah. Une coïncidence que se sont chargés de rappeler plusieurs centaines de manifestants pro-israéliens
réunis devant le Palais des Nations de Genève, parmi lesquels Bernard-Henri Levy, Irwin Kotler, le Père Desbois et Élie Wiesel, lui-même rescapé de Buchenwald.

Serge Golan


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