On le savait : l’enthousiasme et la cordialité des premières heures de cette visite « historique » seraient vite tempérés par des déclarations beaucoup moins chaleureuses dès que le président américain mettrait les pieds à Ramallah.
Face à une certaine hostilité de la population palestinienne, il a bien entendu réitéré jeudi matin, lors de son entretien avec le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, son soutien pour la solution de deux Etats et dénoncé « l’occupation israélienne ». Mais il n'est pas allé se recueillir sur la tombe de Yasser Arafat.
Dans son allocution, Obama a déclaré que « le peuple palestinien avait droit à l’autodétermination et à la justice », ajoutant que « l’occupation et l’expulsion ne solutionneraient rien ».
Quant à Abbas, il a cru de bon ton de condamner les tirs de roquettes sur le sud d’Israël effectués dans la matinée, en ajoutant qu’il « s’opposait à toute violence contre des civils, quelle que soit son origine ». Des propos qui vont nettement à l’encontre des positions qu’il adopte généralement lorsqu’il loue sans hésitation l’action des terroristes palestiniens.
A son retour de Ramallah, le président américain a rencontré jeudi après-midi, au Binyanei Haouma, à Jérusalem, des centaines d’étudiants, juifs et arabes, des universités israéliennes.
Son discours, considéré comme l’un des points forts de sa visite, a été marqué par son appel aux Israéliens, « et non aux politiciens », en faveur de « gestes qui pourraient amener la paix au Proche-Orient ». Obama a également souligné, dans son allocution, qu’il était un « ami sincère » d’Israël, affirmant que « tant que les Etats-Unis existeraient, Israël ne serait jamais seul ».
Concernant l’Iran, Obama a une fois de plus estimé qu’il fallait favoriser une solution diplomatique alors que Netanyahou, au cours de leur conférence de presse commune la veille, s’était montré plus pragmatique en déclarant qu’il fallait aussi envisager une intervention militaire.
Une fausse note dans ce rendez-vous : l’absence des étudiants de l’université d’Ariel qu’Obama n’a pas souhaité voir dans l’assistance en raison de l’emplacement « problématique » de leur campus situé en Samarie.
Dans la soirée, Obama était l’invité d’honneur d’un grand dîner donné en la résidence présidentielle de Shimon Pérès. Ce dernier lui a remis à cette occasion la « médaille du président ».
Le séjour de Barack Obama s’achève ce vendredi par une visite à Yad Vashem et un moment de recueillement sur la tombe de l’ancien Premier ministre assassiné Itshak Rabin. Sa prochaine étape: la Jordanie où l’attend le roi Abdallah II.