Les avocats de Samuel Sandler, qui a perdu son fils et ses deux petits-fils dans l’horrible attentat de Toulouse, ont adressé une lettre au président de France-Télévisions pour protester contre le contenu d’un reportage qui doit être diffusé prochainement à l’occasion du premier anniversaire de la tuerie.

La liberté d’expression a des limites. Faire parler les proches d’un assassin, qui n’ont pas condamné son crime, est un acte répréhensible qui, de plus, blesse profondément les familles des victimes.
 
C’est ce qu’ont voulu exprimer les avocats Ariel Goldman, Elie Korchia et Patrick Klugman dans la missive qu’ils ont adressée à Rémy Pfimlin. Ils y indiquent tout d’abord que leur client avait été « sensible au fait que France 3 programme une soirée spéciale » pour rappeler cette tragédie. Mais il ne s’imaginait pas, ajoutent-ils, « qu’au lieu d’une commémoration, il s’agirait d’offrir une tribune aux intimes du criminel ».
 
L’émission, précisons-le, doit s’ouvrir par le témoignage « exclusif » des proches de Merah, avec notamment celui de sa mère et de sa sœur.
 
Il ne faut pas oublier, soulignent les avocats, que Zoulikha Merah n’a pas tenté de raisonner son fils pour l’inciter à se rendre à la police lorsqu’il s’est retranché dans son appartement après son crime. Quant à Souad Merah, elle a déclaré aux médias, en septembre dernier, qu’elle était « fière » des actes accomplis par son frère.
 
Les auteurs de la lettre estiment donc « qu’il y a une forme d’indécence et d’obscénité à mettre en avant les deux personnes les plus proches de Mohamed Merah ».
 
En conclusion, ils écrivent : « Par égard, tant pour nos clients que pour votre antenne, nous vous demandons instamment de bien vouloir renoncer à cette programmation ».
 
Reste à savoir comment France-Télévisions va réagir à cette requête. A quelques semaines à peine de la diffusion de cette émission, est-il encore possible de faire marche arrière ? On l’espère …