Dans une interview accordée au site d’Aroutz Shéva en anglais, le Dr Taoufik Hamid a raconté comment il avait progressivement renoncé à son « idéologie » destructrice pour souhaiter à présent réformer l’islam.

L’endoctrinement semble facile pour ces chefs islamistes extrémistes qui savent fasciner leur auditoire. C’est en écoutant l’un d’entre eux que le Dr Taoufik Hamid est devenu un véritable militant, prêt même à commettre un crime pour satisfaire ses aspirations religieuses.
 
Toutefois, lorsqu’il a appris que son groupe envisageait l’enlèvement d’un policier, qui allait ensuite être enterré vivant, sa conscience s’est enfin réveillée et il a compris que la voie qu’il avait empruntée ne menait qu’au fanatisme et à la cruauté.
 
« Je n’ai jamais commis de crime, je me suis arrêté avant de le faire », souligne-t-il. « J’ai subi un véritable « lavage de cerveau » mais j’ai refusé d’aller plus loin et d’utiliser la violence ».
 
Un changement salutaire s’est alors opéré en lui et il a tenté de convaincre ses camarades qu’ils étaient dans l’erreur. Au départ, les membres de son groupe ont tenté de discuter avec lui pour tenter de le ramener. « J’ai refusé et mon argumentation religieuse était relativement plus convaincante et plus logique que la leur », a-t-il encore raconté. « Ne pouvant pas me retenir, ils ont commencé à me menacer, mais j’ai appris à vivre avec ça, cela fait partie de ma vie ». 
 
Né au Caire en 1961 dans une famille laïque, le Dr Hamid s’est intéressé à la religion dans sa jeunesse et comme il était particulièrement motivé, il est entré dans un groupe politique islamiste, Jamaa Islamiya, de la mouvance des Frères musulmans, qui avait ouvert une cellule à l’école de médecine. C’est là qu’il a rencontré le docteur Ayman Al Zawahiri, qui a assuré pendant plusieurs années le commandement d’Al Qaïda. « Il était vénéré par plusieurs groupes islamiques à cette époque, rappelle-t-il. Diplômé de notre faculté, il venait de temps à autre prier avec nous, les étudiants, ou donner des conférences ».
 
Le Dr Hamid n’a pas seulement renoncé à toute cette idéologie meurtrière, il est devenu un admirateur d’Israël, considérant que c’est « une grande nation ». En visite dans le pays, il a déclaré qu’il appréciait le courage du peuple juif qui avait survécu aux persécutions nazies et avait construit un Etat respectant les droits de l’Homme. Mais ce n’est pas tout : il estime qu’il ne faut en aucun cas « capituler devant la barbarie » ni accepter la moindre concession face aux radicaux.
 
Malgré les menaces, le Dr Hamid n’a pas peur : il croit en D. et en sa protection. « Je fais quelque chose de bien, et s’ils me tuent, ils ne feront pas taire ma voix pour autant et des milliers de Hamid se lèveront après moi ». Pour lui, le monde musulman doit changer s’il veut instaurer de bonnes relations avec Israël.