Le Premier ministre turc a du se frotter les mains mercredi dernier en prenant connaissance, par le biais d’une presse israélienne toujours très critique et négative des conclusions du rapport du contrôleur de l’État sur les événements du Mavi Marmara, le 31 mai 2010.
 


En effet, Tayep Erdogan a pu constater que la démocratie israélienne ne se refusait aucun fouet pour s’autoflageller. Ce rapport de 153 pages est en effet le second, après celui du général Guiora Eiland en 2010, à étaler au grand jour les carences constatées autour de l’arraisonnement du paquebot turc qui, rappelons-le, tentait de forcer le blocus maritime israélien autour de Gaza. Ce rapport rédigé par un Micha Lindenstrauss déjà en pré retraite – il quitte ses fonctions le 1er juillet – fait état de « manquements significatifs » dans le processus de prise de décision de la part du Premier ministre et du ministre de la Défense. Il reproche à l’échelon politique de s’être contenté de réunions d'information superficielles sur les menaces que pouvait représenter cette flottille turque, et ce alors que les responsables de l’état major l’avaient alerté sur la nature véritable de cette flottille. Le rapport cite d’ailleurs des cas d’officiers supérieurs qui ont mis en garde le Premier ministre et le ministre de la Défense sur les dangers que pouvait représenter un arraisonnement par Tsahal du bateau turc. Le rapport souligne également que le Conseil des ministres restreint pour la Sécurité n’a pas été réuni pour débattre de l’attitude à adopter face à la flottille et qu’il n’y a pas eu de coordination suffisante avec le Conseiller à la Sécurité nationale. Seul le forum des Sept a été convoqué sans qu’aucune décision ne soit prise par ce forum. Enfin, le rapport mentionne que l’armée et en particulier le porte-parole de Tsahal n’a pas su réagir suffisamment rapidement aux événements. Ainsi alors que les « militants » du IHH qui étaient à bord du Marmara se sont empressés de diffuser aux télévisions du monde entier des images montrant les commandos marins donnant l’assaut du bateau, et causant la mort de 9 des leurs, Tsahal a mis plusieurs heures avant d’autoriser la diffusion d’images prouvant que c’étaient les soldats qui avaient été agressés à coups de batte et même à l’arme blanche, et qui par la force des choses avaient été contraints d’ouvrir le feu pour se défendre. La plupart des commentateurs israéliens ont affirmé que ce rapport était inquiétant, car il prouvait que les dirigeants politiques n’évaluent pas à leur juste mesure les dangers qui peuvent peser sur la sécurité d’Israël. Et, comme l’ont souligné plusieurs éditorialistes, si c’est ainsi que le tandem Nétanyaou-Barak prend des décisions, on a de bonnes raisons de se préoccuper de ce qui se passe actuellement dans le dossier iranien…Par Daniel Haïk, en patenariat avcc Hamodia.fr