Que vous soyez Israélien, olé 'hadach ou simple touriste, vous avez utilisé la fameuse kvich 6, l'autoroute nord-sud qui traverse le pays. Et vous vous êtes sans doute demandé comment " ils " font, pour nous envoyer à domicile la facture du montant du péage.


Répondre à cette question revient à décrire la technologie LPR (License Plate Recognition – lecture des plaques d’immatriculation), un système très sophistiqué de caméras hypersensibles et ultrarapides qui filment le flot de la circulation depuis des portiques, puis transmettent leurs informations à un méga-ordinateur central qui s’emploiera à les déchiffrer.
Voici comment ça marche:
Le système comprend 4 phases. Il doit d'abord :
1) détecter l'approche d'un véhicule. Pour cela, certains équipements, maintenant considérés comme primitifs, filment en continu le flot des voitures. Plus efficaces, des senseurs coulés dans l'asphalte avertissent le système de l’arrivée d'une voiture. Autre méthode, beaucoup plus fiable : le véhicule contient une puce embarquée qui s'identifie au passage des portiques.
2) Le système procède ensuite à la photographie du véhicule à l'aide de caméras progressives ultrasensibles qui fonctionnent à la manière d'un scanner. Pour suppléer à une lumière du jour trop faible, le système bascule automatiquement en infrarouge, indétectable à l'œil.
3) Une fois la ou les photos effectuées, la lecture des images – et donc du numéro de la voiture – peut alors commencer. À l'aide d'algorithmes particulièrement complexes, le système isole la plaque d’immatriculation dans l'image, corrige le contraste, sépare chaque lettre ou chiffre de la plaque, puis l'enregistre.

4) puis, il l'envoie vers une base de données qui permettra l'identification du véhicule. Tout cela en quelques secondes… Le logiciel de facturation se mettra en marche lorsque le système aura reconstitué votre trajet, entre le portique d'entrée et celui où vous êtes sorti.
Le système LPR ne sert pas uniquement à facturer l'utilisation d'une autoroute à péage. Il peut servir de preuve en cas de contestation de facture. Il permet de réguler des flux de circulation, ou identifier les excès de vitesse, retrouver une voiture volée, restreindre l’accès à des zones sécurisées. Le système est également utilisé dans les ports pour suivre les conteneurs entrants et sortants. Quand la sécurité l'exige, certains véhicules de police en sont d'ailleurs munis, ce qui permet de connaître en temps réel l'identité des automobilistes au sein d'un flux de véhicules… C’est Big Brother derrière son volant.
La paternité du système n’est pas évidente à établir, car l’idée était dans l’air. Lorsque les progrès de l’informatique ont permis une modélisation et une meilleure lecture informatique des images, la police scientifique britannique fut, semble-t-il, au milieu des années 70, la première à s’investir dans ce type de recherche. L’idée aurait ensuite été développée par EMI Electronics, puis par Computer Recognition Systems (CRS) au Royaume-Uni. Plutôt que de leur acheter la licence d’utilisation, la société israélienne HTS (Hi-Tech Solutions), fondée en 1992 à Migdal HaEmek, décide à son tour de produire sa propre version du système, afin d’en être propriétaire. Il faudra quelques années de travail acharné à une petite équipe d’ingénieurs et d’informaticiens pour proposer une gamme de produits performants sur le marché international. Avec 40 clients et systèmes installés dans le monde – dont les caméras et les ordinateurs des portiques de la kvich 6 – HTS est aujourd’hui l’une des compagnies leader en identification de véhicules. Un marché qui ne cesse de grandir.(en partenariat avec le journal  Hamodia)