Les rescapés de la Shoah, qui ont vécu l’enfer, ont eu enfin droit après de nombreuses années à une reconnaissance officielle et à des ‘dédommagements’ de l’Allemagne qui se dédouanait ainsi des horreurs du régime nazi. Mais dans ces ‘réparations’, il semble qu’un groupe ait été quelque peu oublié : les enfants qui ont survécu à la Tourmente.

C’est pour tenter de combler cette lacune qu’a été créée l’association ‘Yaldout Avouda’, en anglais ‘Lost Childhood’ (Enfance Perdue). Son but : obtenir des indemnisations des Allemands pour être devenus orphelins après le massacre de leurs parents ou pour avoir enduré le pire dans les camps de la mort, dans les ghettos, dans les fuites ou dans des cachettes.

C’est pour évoquer tout cela que l’association tient ce mardi un congrès au cours duquel il sera question des tourments ou d’autres maladies dont souffrent ces survivants suite aux terribles épreuves qu’ils ont subies pendant leur enfance.

Le président de l’association, Yoh’anan Ron, a expliqué au micro d’Aroutz Sheva quels étaient ses objectifs. « Ces enfants, a-t-il rappelé, qui avaient alors moins de 12 ans, ont été exposés à des atrocités, ils n’étaient pas protégés et leurs blessures sont très profondes ». Il a ajouté que les traumatismes et les post-traumatismes avaient été très sérieux et que les conséquences étaient très graves.

Il a encore précisé : « Certains sont devenus orphelins, d’autres sont arrivés ici (en Israël) démunis de tout. Ils n’ont pas pu faire d’études et ont perçu des salaires très bas et cela a eu pour conséquence que leur retraite ne leur suffit pas pour vivre ».

Pour Ron, l’histoire de ces ‘enfants de la Shoah’ n’a pas été prise en compte et le manque d’informations sur leur détresse a aggravé leur situation.

Il a admis qu’il n’avait pas été, lui-même, conscient des préjudices dont ils étaient victimes jusqu’au jour où il s’est rendu à une conférence où l’orateur n’étant pas venu, il a pu discuter avec des rescapés et comprendre l’ampleur de leurs souffrances.

Les représentants de ces survivants s’adressent essentiellement au gouvernement allemand par l’intermédiaire d’une commission qui réclame leurs droits. Mais, souligne Ron, on leur a répondu qu’à l’heure actuelle, l’Allemagne devait affronter un problème très sérieux après avoir accueilli sur son territoire plus d’un million de migrants…

Yoh’anan Ron compte sur cette conférence, au cours de laquelle des experts présenteront les tourments des enfants de la Shoah, pour attirer notamment l’attention des médias allemands qui ont été invités à y assister et qui pourront, espère-t-il, ensuite en parler au public.