La journal israélien Yedihot Aharonot a placé la Victoire en tête de son classement mondial des synagogues. Pour l'occasion, son 'hazan, Adolphe Malkhouf Atia livre le témoignage émouvant de l'amour que lui inspire la synagogue officielle du judaïsme français


Cocorico ! La plus belle synagogue du monde est française ! Pour le journal Yedihot Aharonot, en tout cas, qui vient de classer la grande synagogue de la Victoire, à Paris, en tête de sa liste des lieux de prière les plus grandioses, devant celles de Budapest, de Frankfurt, de Berlin, de Central Park, de Sao Polo ou encore de Ramat Gan.

Façade la grande synagogue de la Victoire

Pour présenter la synagogue où ont lieu toues les cérémonies officielles du judaïsme français, le journal a fait appel à Adolphe Makhlouf Atia, le hazan officiel de la Victoire. Une synagogue dont il ne cache pas l’amour qu’il lui porte :

« Officier à la grande synagogue de la Victoire, c’est le rêve de tout jeune diplômé de l’école de ‘hazanout. Durant mon enfance, je venais déjà écouter le ‘hazan Birlansky, dont la voix emplissait cet immense espace, tandis qu’un chœur de 21 chanteurs, ajoutait encore plus de couleur, de gout et de profondeur à son chant. Dans les grandes occasions, 3 000 personnes l’écoutaient et priaient avec lui".



Le 'hazan Adolphe Makhlouf Atia

"Je me souviens le jour, il y a près de 50 ans, où l’on m’a proposé ce poste. J’étais paralysée par la peur et l’émotion. Je me demandais comment je pourrais arriver à chanter dans la grande synagogue. Comment trouver le courage d’être le soliste qu’accompagnent 21 chanteurs d’opéra ? Pour diriger une prière, il faut non seulement arriver à exprimer l’émotion du cœur, mais aussi respecter chaque note. Aujourd’hui encore, je suis toujours aussi ému.

Ce lieu de prière est un chef d’œuvre et je ne me lasse pas d’en observer le haut plafond et les motifs à couper le souffle. Ils font battre mon cœur encore plus fort durant la prière.

Chaque pierre de cette synagogue a une âme. Chaque nouveau fidèle, y apporte un sentiment que je n’avais pas ressenti la veille. Lorsque je chante le El Male Rahamim, par exemple, je suis accompagné par le souvenir des centaines de milliers de Juifs d’Alsace ou d’ailleurs, qui ont eu aussi vibré en l’écoutant à la synagogue entourés de leurs proches, avant d’être exterminés ».