Tsahal prévoit d'incorporer 30% des jeunes 'haredim d'ici 2015, un autre tiers étant dirigé vers un service civil. Un projet polémique, la quasi totalité des décisionnaires insistant sur la priorité des études en yeshiva.
Polémique en perspective: Tsahal et le Conseil national économique sont parvenu à un accord prévoyant la conscription de 30 % des jeunes orthodoxes en 2015, un autre tiers étant dirigé vers un service civil.
Si cette mesure, qui ne concerne évidemment pas les jeunes filles, devait être approuvée par la Cour suprême, elle ne manquera pas de provoquer une très vive émotion dans le monde orthodoxe. La quasi totalité des décisionnaires du monde haredi dénoncent en effet farouchement l’éventualité régulièrement soulevée d’une incorporation des barou’hei yeshiva.
En vertu d’un accord qui remonte à la création de l’Etat d’Israël, ceux-ci sont dispensé de service militaire pour se consacrer à l’étude de la Torah. Un privilège et une responsabilité régulièrement dénoncée par une partie de l’opinion publique.
A l’heure actuelle, moins de 10 % des jeunes ‘haredim servent dans Tsahal. S’il existe bien un Nahal ‘haredi, ce régiment d’infanterie est principalement composés de sionistes religieux. Reste que certaines unités techniques dans l’armée de l’air et les renseignements sont très friandes des qualités de sérieux des recrues issues des yeshivot orthodoxes.
C’est d’ailleurs dans ce type de fonctions que ce nouveau plan prévoit d’affecter le tiers des jeunes orthodoxes susceptibles d’être incorporés d’ici cinq ans. Par exception à la règle commune, ils bénéficieront cependant d’une exemption jusqu’à l’âge de 22 ans qui leur permettra de terminer leurs études à la yeshiva.
Mais outre la prévisible levée de boucliers du monde ‘haredi, ce projet risque de se heurter à un obstacle beaucoup plus prosaïque : l’argent. Selon les calculs de Tsahal, les dépenses liées à ces conscriptions s’élèveront à partir de 2015 à 150 millions de shekels par an. Une somme dont le ministère des Finances refuse pour l’instant d’entendre parler.