Les nazis entrèrent dans Salonique
le 9 avril 1941. Ils
mirent en place progressivement
les mesures antisémites
en vigueur dans les pays occupés.
La presse juive fut rapidement
interdite. Des bâtiments
appartenant à la communauté
furent réquisitionnés par l’occupant
allemand et des panneaux
interdisant aux Juifs l’accès aux
cafés et lieux de distraction firent
leur apparition. Le grand
rabbin de Salonique rav Tsvi
Koretz fut arrêté par la Gestapo,
le 17 mai 1941. En juillet 1941, la
commission Rosenberg se livra
à un pillage des archives juives
et fit acheminer des tonnes de
documents vers l’institut nazi
de recherche juive de Francfort.
Pendant un an, aucune mesure
de répression physique ne fut
infligée aux Juifs.
Tout bascula
par une chaude journée de
chabbat de juillet 1942 : tous les
hommes de la communauté furent
rassemblés sur la place de la
Liberté et furent soumis par les
nazis à de multiples brimades.
4000 d’entre eux furent envoyés
près de Salonique pour y effectuer
des travaux d’aménagement
routiers. 12 % d’entre eux
moururent alors de paludisme.
Les nazis ordonnèrent ensuite la
destruction du cimetière juif de
Salonique qui renfermait entre
300 et 500 000 tombes ! Sur ce
site se dresse aujourd’hui l’université
d’Aristote…
On estime qu’entre le début de
l’occupation et la fin des déportations,
3 000 à 5 000 Juifs
parvinrent à s’échapper de Salonique,
trouvant un refuge
temporaire en zone italienne.
Le processus d’extermination
des Juifs de Salonique débuta
en février 1943, sous la direction
d’Aloïs Brunner et de Dieter
Wiskiceny. Les Juifs de Salonique
furent d’abord parqués dans
trois ghettos avant d’être, peu à
peu, transférés dans un camp
de transit proche de la gare. Ils
furent ensuite acheminés par
train vers les camps de la mort
d’Auschwitz-Birkenau, Bergen-
Belsen, Treblinka et même Sobibor.
Jusqu’à la fin de la guerre,
97 % de la communauté juive de
Salonique, soit quelque 54.000
Juifs sépharades périrent dans
ces camps, ce qui représente le
taux d’extermination le plus élevé
parmi les communautés juives
d’Europe durant la Shoah. À
noter que Yad Vashem a décerné
à 256 Grecs dont la princesse
Alice, belle-fille du roi Georges
Ier, le titre de Justes des Nations.
D.H.
Deux rabbins de Salonique à la fin
du XIXe siècle.
Rav Eliahou Shitrit. (Photo : Jery Sin-Shalom)
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