Le secrétaire d'Etat néerlandais chargé de l'Education, de la Culture et des Sciences, Sander Dekker, a refusé de financer le projet d’un lycée islamique – Islamic Education Board (SIO) – à Amsterdam en raison des propos scandaleux de l’un de ses anciens dirigeants.

Dans une lettre qu’il a adressée au parlement, Dekker a indiqué : « Nous ne pouvons pas utiliser l’argent des contribuables pour soutenir une école où les enfants apprennent à rejeter les Pays-Bas au lieu de s’y intégrer ».

L’histoire a débuté il y a deux ans lorsque l’ancien secrétaire de l’école, Abdoe Khoulani, a exprimé ouvertement son soutien aux objectifs du groupe terroriste ‘Etat islamique’. Il s’est immédiatement rétracté mais Dekker a reproché à ses collègues de ne pas avoir dénoncé ‘immédiatement et inconditionnellement’ ses remarques.

Le quotidien hollandais Het Parool, évoquant cette affaire, a souligné que c’était la première fois que le gouvernement néerlandais exprimait ses craintes d’une radicalisation religieuse pour empêcher l’ouverture d’une école islamique. Il faut dire tout de même que l’ISO a déjà ouvert une école à La Haye.

Het Parool a également précisé que la décision de Hekker faisait suite aux déclarations d’Abdoe Khoulani qui a fait l’éloge en 2014, sur sa page Facebook, de Daech, indiquant « qu’il n’était pas pire qu’Israël », et exprimant ensuite le souhait qu’Israël soit ‘noyé sous une inondation’.

Plus tard, il avait écrit d’autres posts tout aussi favorables au groupe Etat islamique, en réaction à une décision des autorités qui n’avaient pas permis une manifestation pro-Daech. Khoulani avait ensuite présenté ses excuses et avait démissionné de son poste en raison des réactions qu’avaient provoquées ses propos.

Cela ne l’avait pas empêché un peu plus tard d’écrire qu’il espérait que ‘la colonisation sioniste soit emportée par un tsunami d’Allah et disparaisse, aujourd’hui et non demain’.
D’autres tensions se sont révélées lorsque le conseil municipal de la ville a refusé d’attribuer un bâtiment pour cette école.

 L’ISO n’a pas baissé les bras pour autant et à l’issue d’un procès, il a obtenu l’an dernier que le conseil lui propose un bâtiment adapté à ses besoins pour la rentrée d’octobre 2017. Mais sans financement, l’école ne pourra pas ouvrir ses portes.

Dekker, se méfiant des messages que pourraient véhiculer les enseignants d’une telle école, a ordonné en outre une inspection de l’Education nationale au sein de l’établissement ‘pour déterminer si le programme d’enseignement de l’ISO était compatible avec le processus démocratique néerlandais’.

Il s’est alors heurté à une fin de non-recevoir : l’école a refusé de coopérer et a porté plainte auprès du ministère en prétendant qu’une telle enquête ‘n’avait aucun fondement juridique’.

Le président d’ISO, Soner Atasoy, a démenti cette version des faits. Visiblement furieux des mesures prises par Dekker, il a prétendu qu’il était ‘un menteur pathologique qui pouvait aller au diable’ et a ajouté que ‘son école était disposée à travailler avec l’équipe d’inspection du ministère’.