LA DERNIÈRE Michna du 4è
chapitre du Traité talmudique
Edouyot
enseigne : « Rabbi Akiba
dit aussi : ’Il y a cinq choses
de douze mois : le jugement de
la génération du déluge [dura]
douze mois ; le jugement de
Job, douze mois ; le jugement
de l’Égypte, douze mois ; le
jugement de Gog ouMagog à
la fin des temps, douze mois ;
le jugement des scélérats dans
le monde à venir, douze mois,
comme il est dit : ‘Véhaya midéi
‘Hodech bé’Hodcho [D’un
mois au mois correspondant]
(…)’, (Isaïe, 66, 23). Rabbi
Yo’hanan ben Nouri affirme :
‘Même entre Pessa’h et Atsérèt
[Chavouot], comme il
est dit : ‘Oumidéi Chabbat
béChabbato’ [D’un chabbat
au Chabbat correspondant]’,
(Isaïe, ibid.) ».
La teneur de cette discussion
nous met en présence d’une
équivalence pour le moins
surprenante ! En effet, selon
l’avis de rabbi Yo’hanan ben
Nouri, les sept semaines séparant
Pessa’h de Chavouot,
c’est-à-dire précisément celles
de la séfirat haOmer, sont
ni plus ni moins de la même
teneur que les douze mois
d’une année ! Pour le dire
autrement, cela signifie que,
pour lui, il existe bel et bien
une année de 49 jours !
Or, il nous faut bien prendre
la mesure du sens d’une telle
affirmation. Car, si Pessa’h
constitue la naissance même
du peuple juif, et Chavouot le
jour du don de la Torah, c’est
pour autant où ces deux dates
représentent bien les deux
extrémités d’un seul et même
cheminement qui définit celui
de l’essence même de toute
existence juive, de sa naissance
à son accomplissement
authentique : le dévoilement
de la Gloire divine (Kevod
haChem) dans le monde !
En vertu de cette expression
pour le moins paradoxale
qui apparaît dès les premiers
versets du Séfer Béréchit – et
qui affirme que l’homme a été
créé « à la ressemblance de
D.ieu » [BéTsélem Elokim] -,
le rav Moché Cordovéro écrit
en ouverture de son livre
« Tomer Devora » entièrement
consacré à cette question :
« L’homme a tout à gagner à
ressembler à son Créateur ; car
de cette manière, il s’élèvera
aux profondeurs secrètes de sa
haute dimension métaphysique,
[au point d’en constituer
comme] l’empreinte (Tsélem)
et l’expression (Dmout) ».
Exprimer à travers ses actes
mêmes la révélation de D.ieu
au coeur de Sa création : tel
semble bien être effectivement
l’enseignement de nos
maîtres lorsqu’ils nous disent
que durant la séfirat haOmer,
nous avons l’obligation
d’adapter notre comportement
aux sept fois sept jours qui
correspondent aux sept fois
sept combinaisons des différentes
qualités par lesquelles
le Saint Béni soit-Il se révèle
à nous.
Attributs divins, les séfirot
sont en effet autant de dévoilements
de l’Unité divine à
travers les couches multiples
qui constituent le réel. Tant
et si bien que vivre la séfirat
haOmer devrait par conséquent
nous permettre de parvenir
à un véritable « tikoun
haMiddot », c’est-à-dire à une
amélioration de nos traits de
caractère. Puisque, réfléchissant
à la manière dont D.ieu
agit sur le monde, nous devrions
être à même de parfaire
cet édifice qui nous
définit depuis l’aube de la
sortie d’Égypte jusqu’à notre
prise en charge responsable
du monde grâce à l’étude
et à l’accomplissement de la
Torah.
Le rav Chalom Charabi (Rachach)
écrit à ce propos dans
son livre « Nahar Chalom »
(page 64) que tout ce qui
sera accompli durant cette
période nous servira pendant
toute l’année. Car ces 49
jours sont plus fondamentaux
encore que les 10 jours redoutables
séparant Roch ha-
Chana de Yom Kippour (sic) !
YEHUDA RÜCK
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