Emanuel est une petite ville ‘Harédith située en Samarie, à proximité de Ariel. Elle attire actuellement l’attention des médias et de l’establishment juridique, sans que le public comprenne le vrai problème pédagogique qui se pose en son sein. Tentons de l’expliquer, d’autant plus que les grands rabbanim voient dans la décision de la Cour suprême une ingérence inadmissible dans l’indépendance de l’éducation religieuse dans le pays tout entier.
 
La crise a commencé parce qu’aux côtés d’une communauté à l’engagement religieux faible vit, à Emanuel, une communauté ‘hassidique, liée en particulier à la ‘Hassidouth Slonim. Bien entendu, les uns comme les autres sont des Juifs, descendants d’Avraham, Yits’haq et Ya’aqov, mais sur le plan culturel, les différences sont énormes ! Les parents achkenazes ont été amenés à constater que leurs filles, qui se trouvaient dans la même enceinte du Beth Ya’aqov que certaines jeunes filles sefarades, revenaient à la maison avec des idées totalement étrangères à leur conception de la vie juive et à leur éducation. Ils ont alors décidé de retirer leurs filles de cette école du ‘Hinoukh ‘Atsmaï, et d’assurer leur éducation dans une école privée qui pour l’instant n’a pas reçu de reconnaissance de la part des instances gouvernementales, mais les démarches sont en cours. L’élément intéressant dans cette structure est que 30 % des jeunes filles qui y étudient sont. sefarades ! Ceci prouve clairement que le problème qui est apparu n’est absolument pas fondé sur une haine raciale quelconque, mais bien sur un problème socioculturel légitime.

Une association du nom de « No’ar KeHalakha », dirigée Yoav Laloum, une personne qui n’habite même pas à Emanuel, s’en est pris à la direction du ‘Hinoukh ‘Atsmaï et a porté cette affaire devant la Cour suprême, du fait qu’il y avait là une discrimination « inadmissible » entre les différentes composantes de la société israélienne. La Cour suprême, bien entendu, a condamné le ‘Hinoukh ‘Atsmaï : ce dernier organisme doit payer 5000 cheqels d’amende par jour où la situation fraternelle n’est pas respectée !

L’une des règles établies dans la nouvelle école est que c’est le rav Wozhner qui est responsable des questions concernant la pudeur et l’habillement des jeunes filles dans l’enceinte de l’école. Est-ce une décision surprenante et inadmissible ? Oui, pour le juge Edmond Lévy (l’un des deux juges « religieux » de la Cour suprême), le rédacteur de la conclusion de l’instance dans laquelle il siège : pour lui, les décisions du rav Wozhner sont «trop strictes sur le plan de la conduite», et ne lui plaisent pas.

Les grands rabbanim, avec rav Eliachiv à leur tête, voient avec beaucoup d’inquiétude la Cour suprême s’immiscer de la sorte dans la conduite interne de la communauté pratiquante, et vouloir forcer le ‘Hinoukh ‘Atsmaï à recevoir à nouveau l’ensemble des jeunes filles. Elle cesse de ce fait de respecter la règle générale établie par Ben Gourion en son temps en ce qui concerne l’indépendance morale des écoles orthodoxes. Le rabbi de Slonim a pour sa part demandé à ses ‘Hassidim de faire savoir à la Cour suprême que c’est lui le responsable de cette décision, et qu’il est prêt à être le premier Admour jeté en prison en Terre sainte.

Soit dit au passage, cette nouvelle difficulté que rencontre le monde orthodoxe en Erets Israël a une origine claire et affirmée : le Kéren ha’Hadacha se vante officiellement sur son site (http://www.nif.org.il/?id=1914) d’avoir réussi à mettre à mal le ‘Hinoukh ‘Atsmaï par l’intermédiaire de l’association en question, « No’ar KeHalakha » ! Nous avons déjà parlé voici peu du travail de sape effectué dans le pays par cet organisme : le rapport Goldstone tout entier repose sur des informations données par des sous-groupes financés par le Kéren ha’Hadacha. Cela ne sera du reste pas le seul domaine antireligieux dans lequel cet organisme ouvre : on se souvient de la ligne de téléphone ouverte par ce Kéren pour permettre aux « femmes orthodoxes de se plaindre de la ségrégation effectuée dans les autobus séparés ».

Les choses sont claires, mais malheureusement les médias israéliens ont une fois de plus utilisé cette affaire (et une autre du même genre qui a eu lieu à Beth Chémech) pour s’en prendre au public orthodoxe tout entier.

Source : Kountrass News