La Cour Suprême israélienne a prononcé lundi 14 juin un verdict qui fait jurisprudence et qui provoque déjà une vive colère dans le monde orthodoxe : la Cour a stipulé que le versement par l'État de compléments de revenus minimum aux étudiants des yéchivot et des kollelim (" avré'him ") était " illégal ".
Selon les juges, cette allocation qui est pourtant versée depuis plus de 20 ans " porte atteinte de manière flagrante à l'égalité des droits ", crée une discrimination avec le public estudiantin et va " à l'encontre de la loi fondamentale sur le budget de l'État ". En conséquence, ce versement ne sera pas inclus dans le budget de l'État à partir de 2011. Aujourd'hui, ce sont quelque 11 000 avré'him qui reçoivent cette allocation d'un montant mensuel de 1 000 shekels et le budget total consacré à ce versement est d'environ 135 millions de shekels.
À noter que le seul juge à s'opposer à cette décision a été le juge Edmond Lévy qui est un observant des mitsvot et qui a indiqué en note dans son appréciation : " L'étude de la Torah était une ' mitsva déhoraïta ' si bien que la Knesset et le gouvernement avaient jugé que son financement pouvait effectivement venir des deniers publics ". Comme on pouvait s'y attendre, les partis orthodoxes ont fermement critiqué ce verdict de la Cour Suprême. Au sein du parti Shas, on considère ce décret comme une atteinte flagrante au statut quo en matière religieuse et l'on promet d'initier un projet de loi qui contournera ce décret. Paradoxalement, ce futur projet de loi du Shas pourrait permettre l'attribution de ce complément salarial aux étudiants de l'enseignement supérieur parents de trois enfants et plus.
Quant au député Moché Gafni (du Judaïsme de la Torah), il a affirmé que cette décision portait « un coup dur à l'une des couches sociales les plus démunies dans la société israélienne ». Il est donc très probable que le parti orthodoxe ashkénaze se joigne au Shas pour promouvoir son projet de loi de " contournement "

   Par Daniel Haïk en partenariat avec Hamodia