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Le 14 juin 1940 partait le premier train pour le camp d’Auschwitz avec à son bord  des prisonniers politiques polonais.

70 ans après le début de ce qui allait être l’enfer sur terre, des survivants refont le trajet long de 140 km séparant la ville polonaise de Tarnow de celle d’Oswiecim, emplacement du camp d’Auschwitz.
À l’heure où le devoir de mémoire est une question de plus en plus sensible, cette commémoration a toute son importance.

En 1940, les 728 hommes de la prison de Tarnow furent les premiers à vivre le scénario cauchemardesque qu’allaient connaître après eux des millions d’innocents.

Entassés dans des wagons à bestiaux sous une chaleur insoutenable, ils partirent pour une destination inconnue.

Soixante-dix ans après, à l’initiative de l’Association des familles d’Auschwitz, un train s’achemine de nouveau de Tarnow vers Auschwitz.
Kazimierz Zajac, 86 ans est un de ceux qui refont le trajet. Il se rappelle : « On nous a dit qu’on nous emmenait dans un camp de concentration mais aucun de nous ne savait encore ce qu’était un camp de concentration ».

Il porte tatoué sur le bras le numéro 261. Il a aussi gardé précieusement ce même numéro en tissu et le triangle rouge cousus à l’époque sur son uniforme de prisonnier.

Les prisonniers politiques déportés le 14 juin 1940 furent tatoués de 31 à 758 car trente détenus de droit commun allemands étaient déjà là. Ces derniers servirent de kapos.

Les premières semaines, ils furent installés dans des bâtiments du Monopole du tabac, non loin de la caserne. Parmi eux, un petit nombre de Juifs.

Le camp d’Auschwitz fut initialement créé pour détruire la résistance polonaise et les élites du pays. Il fut cependant vite reconverti par l’Allemagne nazie en camp de la mort pour les Juifs d’Europe.

Ainsi, dès les printemps 1942 les Juifs seront déportés en masse vers Auschwitz. Plus d’un million de d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards, victimes de la barbarie nazie, périront alors


Kazimierz Albin, qui a réussi à s’évader en février 1943, sera témoin en 1942 de l’arrivée massive de Juifs de toute l’Europe et de la création d’Auschwitz-II, ou Birkenau.

70 ans après, il se souvient encore avec effroi des convois de « familles sur trois générations » et des détails de l’extermination dans les chambres à gaz entendus dans les conversations des kapos avinés.
La commémoration du premier convoi en partance pour Auschwitz se déroule une semaine après la septième conférence sur l’enseignement de la Shoah, se tenant à Yad Vashem à Jérusalem.
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Près de deux cents délégués originaires de quarante pays dans le monde ont assisté à cette conférence. Les participants à ce congrès, travaillant pour la plupart dans l’éducation, se sont interrogés au sujet des nouveaux défis que devaient affronter les éducateurs enseignant la Shoah.

Le ministre de l’Education Guideon Saar, l’ancien grand rabbin d’Israël, Rav Israël Méir Lau, l’ancien président polonais Aleksander Kwasniewski et l’ancien président de Croatie, Stjepan Mesic étaient tant de personnalités présentes lors de cette conférence.

François Zimeray, ambassadeur pour les droits de l’homme au ministère français des Affaires étrangères et Alain Finkielkraut figuraient aussi parmi les participants.
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Le philosophe français a d’ailleurs dénoncé dimanche le danger que représente à ses yeux « un mouvement islamo-gauchiste qui est ostensiblement indifférent à la mémoire de la Shoah ».

« Je crois que le moment où Auschwitz sera boycotté comme un produit israélien peut arriver », a-t-il ajouté, faisant ainsi allusion au mouvement international pro-palestinien appelant au boycottage économique et culturel d’Israël.

François Zimmeray a pour sa part déploré que la « conception déformée de la Shoah par une partie du public en France amène à une négation d’Auschwitz ».
 « Quand j’entends en France des gens comparer Gaza à un camp de concentration, c’est du révisionnisme contre lequel nous devons lutter », a-t-il ajouté.

6 millions de personnes furent exterminées par l’Allemagne nazie durant la Shoah.

Source Gysen